Exclusif : l'entretien accordé par Vincent Reynouard à l'hebdomadaire "Rivarol"
En exclusivité, le texte de l'entretien à paraître la semaine prochaine dans "Rivarol" :
Rivarol : Que pensez-vous du mouvement des gilets jaunes et de la notion de “peste brune" dénoncée par le ministre Darmanin ?Vincent Reynouard : Cela confirme une fois de plus le poids du passé sur le présent. L'Histoire écrite par les vainqueurs de 1945 reste utilisée (souvent avec succès) pour diaboliser ce que nos gouvernants veulent contrer. La recette ayant fonctionné jusqu'à présent, il n'est guère étonnant que le ministre Darmanin l'utilise.
Rivarol : Vous avez toujours dit que le peuple français ne se révoltera, ne bougera que lorsqu'il aura faim et froid. Pensez-vous que nous sommes aujourd'hui dans cette situation et que le mouvement va durer et se radicaliser ? Vincent Reynouard : On ne peut pas dire qu'aujourd'hui, en France, le peuple ait faim et froid. Par conséquent, le mouvement des « Gilets jaunes » n'est peut-être qu'un accès de fièvre qui retombera. C'est, en tout cas, mon avis. Quelques concessions du Gouvernement intelligemment présentées permettront, je pense, de faire revenir le calme. Mais je puis me tromper. Car pour l'heure, bien malin qui pourrait prévoir la suite des événements. Trop d'impondérables sont en présence. Un mouvement peut se cristalliser et se développer soudainement, pour des raisons multiples, diverses, voire parfois opposées, mais qui s'ajoutent malgré tout. J'ajoute qu'un même événement peut avoir des effets opposés. Ainsi de graves violences à Paris ou dans une quelconque grande ville pourraient-elles en provoquer d'autres ailleurs, dans une vague qui conduirait au désordre, voire au chaos, sur tout le territoire. Mais de graves violences peuvent également effrayer une grande majorité des « Gilets Jaunes » et, ainsi , contribuer à éteindre le mouvement, les manifestants préférant l'ordre républicain (qui protégerait ce qu'ils possèdent encore) à un chaos plongeant le pays dans l'inconnu (avec tous les risques inhérents à ce genre de situation).
Rivarol : Depuis la mort du Professeur Robert Faurisson le 21 octobre dernier, beaucoup voient en vous son successeur et son héritier. Acceptez-vous cette lourde responsabilité ? Vincent Reynouard : Deux éléments sont ici à prendre en compte.
1.Le professeur Faurisson a décidé de léguer ses archives à quelqu'un d'autre que moi. Je le comprends. Ma vie est trop agitée pour que je sois le gardien de son patrimoine. Car bien que, pour l'heure, je sois relativement protégé ici en Grande-Bretagne où aucune loi antirévisionniste n'existe, on ne peut exclure que les autorités françaises trouvent une faille qui permettrait mon arrestation et mon extradition. Rappelez-vous : Ernst Zündel et Germar Rudolf se croyaient en sécurité aux USA (et au Canada).
L'un et l'autre ont finalement été livrés à l'Allemagne (leur pays d'origine), les autorités américaines ayant utilisé des lois relatives à l'immigration pour les déclarer dans l'illégalité. On ne peut exclure que suite à une demande des autorités françaises, les autorités britanniques fabriquent un tel prétexte. Il faut également prendre en compte l'hypothèse d'une évolution de la législation ici. Le 16 décembre, Alison Chabloz passera à nouveau en procès. Qui dit que son cas ne créera pas un précédent judiciaire ? Enfin, on ne peut non plus exclure l'intervention d'ennemis qui, m'ayant localisé, menaceraient ma vie. Je serais alors dans la nécessité de fuir en précipitation. Dans un cas dans l'autre, que deviendraient les archives de Robert Faurisson ? Voilà pourquoi le défunt professeur (paix à son âme) avait choisi depuis longtemps quelqu'un d'autre. C'est ce « quelqu'un d'autre » qui, dans les faits, sera son héritier.
2. Quoi qu'il en soit, tant que le Professeur était vivant, il cristallisait la haine des ennemis, donc il me servait un peu de paratonnerre. Certes, cela ne m'a pas empêché de subir la répression de plein fouet. Mais je n'étais pas seul sur le front francophone ; j'étais avec LE chef du file du révisionnisme, celui que Dieudonné avait invité, celui dont le nom servait de symbole, ce qui me protégeait tout du même. Aujourd'hui, je n'ai plus cette protection ; désormais, je suis sous les feux de la rampe. De plus, mon séjour en prison ne m'a pas « calmé » ; j'ai au contraire passé la vitesse supérieure avec la réalisation de vidéos qui touchent désormais un public bien plus large. Je ne me fais donc guère d'illusion : pour nos adversaires, je suis, de fait, l'héritier du professeur Faurisson, c'est-à-dire celui qu'il faudra neutraliser (pour ne pas dire abattre).
Rivarol : Dans une conférence révisionniste que vous aviez organisée en 1999 à Paris dans le cadre du VHO, le Professeur Faurisson avait déclaré qu'aussi jeunes que soient les plus juvéniles participants dans la salle aucun ne verrait avant leur mort la victoire du révisionnisme historique. Partagez-vous ce pessimisme ? Vincent Reynouard : L'histoire est le théâtre de l'imprévu. Tant que les peuples plébisciteront l'ordre issu de la victoire des démocraties en 1945, ils croiront en l'Histoire écrite par les vainqueurs. Quand ils rejetteront cet ordre, alors ils refuseront de croire plus longtemps les légendes forgées pour justifier cette « croisade des démocraties » (dixit Georges Champeaux). Le triomphe éventuel du révisionnisme est donc lié à l'écroulement du Système. Sachant que cet écroulement peut survenir assez rapidement, on ne peut exclure que beaucoup, parmi les lecteurs de cet entretien, aient le bonheur de voir le mythe du Xxe siècle s'effondrer. Mais le contraire est également possible.
Rivarol : Comment se passe actuellement votre vie en exil dans la banlieue de Londres où vous vivez depuis maintenant trois ans et demi ? Pouvez-vous nous décrire quelque peu votre emploi du temps, vos activités ? Vincent Reynouard : Par chance, j'ai toujours mené une vie très simple, entre ma famille, le révisionnisme, mes cours particuliers et la spiritualité. Ayant perdu ma famille, ma vie se partage désormais entre le révisionnisme (recherches historiques et réalisation de vidéos), les cours particuliers (une vingtaine d'heures par semaine, ce qui, avec les déplacements à vélo, totalise une quarantaine d'heures hebdomadaires) et les lectures spirituelles. J'ai la chance de pouvoir dormir six heures par nuit seulement. Je me couche vers 22 h (quand je ne rentre pas plus tard) et je me lève vers 4 heures du matin pour travailler au révisionnisme. En milieu d'après-midi, je me rends à Londres afin de donner mes leçons particulières. Je ne vais jamais au cinéma, je ne sors pas car je n'ai pas d'amis ici et je ne pars jamais en vacances. Je conçois la vie comme une mission à réaliser : je diffuse le message révisionniste, aide des étudiants et tente de m'améliorer par la spiritualité. Voilà ma vie...
Rivarol : Quels sont vos travaux et vos projets actuellement ? Vincent Reynouard : J'aimerais publier une version revue, corrigée et augmentée de mon ouvrage sur Oradour paru en 1997. Car depuis, les choses ont bien évolué. Je viens en outre de commencer une série de vidéos intitulée : « Hitler et les Juifs, 1930-1945 ». Elle durera plusieurs mois, à raison d'un épisode par semaine environ. Elle retracera l'histoire (vraie) de l'Allemagne pendant ces années-là, afin d'expliquer les événements terribles survenus à partir du deuxième semestre 1941 (tueries organisées de Juifs à l'Est, ayant fait environ 300 000 victimes, et déportations massives sur tout le conteninent). Tant qu'on ne reprendra pas les choses du début, la vérité historique ne pourra jamais triompher. Voilà pourquoi après deux ans de préparation, j'ai choisi de réaliser cette série.
Rivarol : Pensez-vous que vous êtes à l'abri à Londres ou que la menace est toujours là ? Des policiers ont interrogé certains de vos proches en France récemment. Pouvez-vous nous en dire plus ? Vincent Reynouard : Comme je l'ai déjà dit, la menace est toujours là. Voilà quelques semaines, mon ex-compagne, Marie, a été interrogée par la Police. D'après ce qu'elle m'a raconté, les autorités françaises croient que je ne vis pas en Grande-Bretagne et que je me cache quelque part en France. Elles souhaitent me localiser afin, n'en doutons pas, de m'arrêter. Je rappelle qu'en 2015, j'ai été condamné à un total de 15 mois de prison ferme. L'inspecteur qui interrogeait Marie lui a révélé que la « Justice » agissait parce que la LICRA montrait des signes d'impatience. Il a ajouté que d'autres membres de ma famille seraient interrogés, à commencer par ma mère et mes enfants qui vivaient en France. Pour l'heure, rien n'est venu, mais je ne me fais guère d'illusion. Les gardiens de la Mémoire doivent trépigner en attendant mon arrestation.
Rivarol : L'actuelle crise politique, l'appauvrissement général, le Grand Remplacement, le poids nocif de la finance internationale et de l'ouverture des frontières ne donnent-ils pas raison au nationalisme et au fascisme et ne conduisent-ils pas à porter un autre regard sur les expériences historiques nationalistes au XXe siècle ? Vincent Reynouard : Naturellement. Et c'est pourquoi je pense que plus les années passeront, plus le révisionnisme historique sera mis hors-la-loi, traqué, censuré. Les héritiers des vainqueurs de 1945 n'ont pas le choix. Ils doivent maîtriser le récit du passé afin d'espérer s'accrocher au pouvoir. N'ayant aucun idéal supérieur à proposer (car la défense des libertés individuelles n'est pas un idéal supérieur, mais le triomphe de l'égoïsme le plus vil), ils ne peuvent fonder leur pouvoir qu'en se posant CONTRE quelque chose. Ce « quelque chose », c'est le « fascisme », un mot qui recouvre des phénomènes multiples (nationalisme, fascisme, national-socialisme, société d'ordre, etc.). Voilà pourquoi pendant la campagne du deuxième tour des élections présidentielle, Emmanuel Macron, qui était opposé à Marie Le Pen, a visité Oradour-sur-Glane et le Mémorial de la Shoah. C'était une façon de dire : « Je ne propose peut-être rien de bien nouveau, aucun projet social réel, mais je vous protège de la peste brune... ». C'est toujours la même rhétorique.
Rivarol : Comment peut-on faire si l'on souhaite vous venir en aide (dons, achats de livres, etc.) ? Vincent Reynouard : Merci de tout cœur à ceux qui me viendront en aide. Pour ce faire, ils leur suffit de consulter mon blogue :
http://blogue-sc.com. Ils y trouveront toute notre actualité, ainsi que l'adresse de notre boutique et la façon de nous aider par des dons. Notre boutique a rouvert le 10 décembre avec des nouveautés, en particulier une collection intitulée : « Le Reich authentique ». Il s'agit de petites brochures qui présentent le IIIe Reich sous son aspect social. C'est très instructif, passionnant même...
Rivarol : D'aucuns s'inquiètent de votre impressionnant amaigrissement depuis quelques temps (vous avez maigri d'au moins quarante kilos). Pouvez-vous rassurer nos lecteurs sur votre état de santé ? Vincent Reynouard : Je vais très bien. A 49 ans, chaque semaine dans le cadre de mes cours particuliers, je parcours environ 80 km à vélo. Le 5 août 2016, j'ai brusquement choisi de maigrir. Je pesais alors 112 kg. Je n'ai rien mangé de solide pendant 35 jours, ne buvant que de l'eau et des jus de fruit. Sans assistance médicale : j'écoutais mon corps, voilà tout. Puis après un petit malaise un soir, j'ai recommencé à manger mais en changeant radicalement mon alimentation : dans la journée, je mange toutes les quatre heures un grand bol de légumes, de la salade et une pomme en dessert. J'accompagne le tout d'une tasse de lait écrémé. Je mange parfois un peu de poisson blanc. C'est tout. Aujourd'hui, je pèse 70 kg environ. Auparavant, je n'aimais pas les légumes. Aujourd'hui, j'en raffole. Je me cuisine mes légumes avec différents assortiments. C'est fou comme la volonté peut vous faire changer... Mais quelle récompense en échange : mes douleurs articulaires ont disparu, ainsi que mes ronflements et mes sinusites chroniques. J'ai retrouvé la santé que j'avais à l'aube de ma trentaine. J'en suis très heureux.
Rivarol : Avez-vous un dernier mot à dire aux rivaroliens ? Vincent Reynouard : Je les remercie pour leur fidélité à cet hebdomadaire incomparable qu'est Rivarol. Je leur demande de ne jamais désespérer de l'avenir. Encore une fois, l'histoire est le théâtre de l'imprévu. Mais cet imprévu, c'est à nous de le faire surgir. Merci à Rivarol pour cet entretien.
7 décembre 2018
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