L'ex-camp nazi du Struthof veut participer à la construction de valeurs communes
Une enquête d'opinion commandée par l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre donne de nouvelles lignes de guidance pour informer sur l'existence de l'ancien camp de concentration de Natzweiler-Struthof.
Publié le 26 janv. 2022
Au regard de l'absence généralisée de lien entre la mémoire du passé et la construction de valeurs pour l'avenir, les efforts pédagogiques seront redoublés. Ceci est l'un des enseignements tiré d'une enquête d'opinion sur la mémoire de l'ancien camp de concentration de Natzweiler-Struthof (Bas-Rhin), dont les résultats viennent d'être publiés en ce début d'année 2022.
57 % des 1.027 Français interrogés y estiment que la transmission de la mémoire des déportés doit permettre de « ne pas reproduire les erreurs du passé », contre respectivement 15 et 10 % pour « construire une mémoire européenne commune ».Le camp du Struthof est le seul camp de concentration et d'extermination nazi implanté sur l'actuel territoire français.
En quatre ans, 20.000 déportés y ont perdu la vie. L'enquête d'opinion commandée en novembre 2021 par l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre permet à l'équipe du Centre européen du résistant déporté (CERD), qui gère le site, de disposer d'indicateurs pour orienter son travail.
Publics scolaires
Outre les efforts pédagogiques, la communication sera plus orientée vers les réseaux sociaux, les moins de 35 ans indiquant plus fréquemment que les autres générations s'informer sur cette période historique via les réseaux sociaux et le cinéma de fiction.
Les habitants du Grand Est et en particulier les Alsaciens connaissent mieux le site. De quoi conforter la politique d'accompagnement des publics engagée par le CERD. Depuis 2021, les groupes scolaires disposent d'un accès gratuit au camp et aux activités pédagogiques. Des audioguides sont proposés à tous les visiteurs depuis quelques mois.
Un nouveau sondage est envisagé « d'ici à quelques années pour voir ce qui aura changé », indique Guillaume d'Andlau, directeur du CERD. Des travaux seront finalisés entretemps pour permettre la réouverture d'une annexe abritant la chambre à gaz et l'ouverture d'ici à 2023 ou 2024 pour la première fois depuis la fin de la guerre d'une baraque cuisine. Elle proposera une muséographie sur le thème de la vie dans les camps. Une mémoire de pierre jugée d'autant plus importante aujourd'hui par Guillaume d'Andlau que les survivants de cette période s'éteignent peu à peu du fait de leur âge.
https://www.lesechos.fr/pme-regions/gra ... es-1382064