Les Français sous les bombes alliées 1940-1945

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Les Français sous les bombes alliées 1940-1945

Postby phdnm » 8 years 8 months ago (Mon Sep 08, 2014 4:32 am)

Le drame oublié des bombes alliées sur la France de 1940 à 1945


Mercredi 07 mai 2014

Près de 57.000 morts, 74.000 blessés, 300.000 logements détruits: du 13 juin 1940 à Dunkerque au 15 avril 1945 à Royan, les bombardiers alliés déversèrent 518.000 tonnes de bombes sur la France pour tenter de détruire le dispositif militaire allemand.

Le documentaire "La France sous les bombes alliées 1940-1945", diffusé lundi à 20H45 sur France 3 dans le cadre d'une soirée "Histoire immédiate", raconte ce drame oublié.

Le film de 90 minutes de Catherine Monfajon mêle images d'époque et témoignages bouleversants d'hommes et de femmes, alors enfants, qui ont vécu ces bombardements britanniques et américains à Rouen, au Havre, à Saint-Etienne ou à Nantes.

Le conseiller historique du film est Andrew Knapp, historien britannique de l'université de Reading (Royaume-Uni) auteur du livre "Les Français sous les bombes alliées 1940-1945" paru en mars.

A la lumière des archives municipales françaises et militaires britanniques, ce spécialiste des stratégies aériennes de la Seconde Guerre mondiale se demande notamment si les deux grands Alliés ont tout fait pour éviter ces dizaines de milliers de morts.

Bases de sous-marins de la Kriegsmarine sur le littoral français, usines d'armements et de véhicules travaillant pour les Allemands, gares de triage: les "forteresses volantes" B17 et les Lancaster visaient ces objectifs stratégiques pour casser les armées du IIIe Reich. Près du quart des bombes alors larguées par les Alliés sur le continent frappèrent la France.

Des bombardements, souvent à haute altitude (plus de 6.000 mètres), qui manquèrent fréquemment leurs cibles, tombant deux ou trois kilomètres plus loin.

- 'Cette nécessité est horrible' -

Ainsi en mars 1942, le bombardement des usines Renault à Boulogne-Billancourt fit 371 morts, dont 56 enfants, notamment au Vésinet. En septembre 1943, deux raids successifs visent la zone portuaire de Nantes. Bilan 1.300 morts.

Début 1944, les Alliés lancent le "Transportation Plan" pour assurer le succès du débarquement prévu en Normandie en juin. Ce plan vise à retarder l'acheminement des divisions blindées allemandes vers l'ouest par des bombardements intensifs des gares de triage et autres infrastructures ferroviaires et des grands carrefours routiers à l'époque situés en pleine ville.

Là encore, l'opération est meurtrière pour les civils au point que Winston Churchill demande en avril au général d'armée aérienne Arthur Tedder de "garder les limites fixées" à 6.000 pour les civils tués par les bombardements. Avant de lui demander deux mois plus tard: "Combien de Français avez-vous tué?".

A Londres, les représentants de la France Libre protestent. En France, un responsable local de la Résistance refuse de désigner des cibles allemandes aux aviateurs alliés par crainte de nouvelles pertes civiles.

En France occupée, la propagande de Vichy se déchaine. Une affiche porte en lettres noires: "Lâches, la France n'oubliera pas". Philippe Henriot, le chantre de la collaboration, dénonce sur les ondes de Radio Paris ces bombardements.

Depuis Londres, le service français de la BBC tente, dans une émission du 26 avril 1944, de les justifier: "Cette nécessité est horrible. Sans doute jamais dans l'Histoire aucun allié n'a-t-il dû infliger des blessures aussi sanglantes et aussi pénibles à un autre peuple allié et ami".

Pourtant, durant l'Occupation, 3.000 aviateurs alliés abattus au dessus de la France furent recueillis, cachés et exfiltrés par ces Français qu'ils venaient de bombarder.

Le journaliste Jacques Duquesne, qui enfant avait vécu les bombardements de Dunkerque, conclut: "Les Français se sont empressés d'oublier tout ça après la guerre".

En seconde partie de soirée, France 3 diffusera "Résistants/Collabos, une lutte à mort", un documentaire de 71 minutes.


Le drame oublié des bombes alliées sur la France de 1940 à 1945. Info - Lille.maville.com



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Au moins 57 000 Français sont morts sous les bombes entre 1940 et 1945. Peu de régions françaises échapperont à cette pluie de feu et d’acier, qui fera près de 74 000 blessés et détruira quelque 300 000 habitations.

S’appuyant sur les archives françaises et britanniques, ainsi que sur des témoignages inédits, l’historien Andrew Knapp, spécialiste des stratégies aériennes durant la Seconde Guerre mondiale, lève ici un tabou : les Américains et les Anglais ont-ils tout fait pour éviter le sacrifice de tant de vies ? Fallait-il bombarder la France ? Toutes les frappes étaient-elles pertinentes ?

Parfois imprudents, souvent solidaires, partagés entre le deuil, la colère et l’espoir, les Français touchés par les bombardements méritent le plus grand respect pour ce qu’ils ont enduré.


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Re: Les Français sous les bombes alliées 1940-1945

Postby phdnm » 8 years 8 months ago (Mon Sep 08, 2014 4:34 am)

L’autre été 1944, celui des bombardements massifs qui ont accompagné la Libération

Séquence charnière pour la libération de l'Europe occupée par les nazis, l'été 1944 a également été la saison de l'intensification des bombardements en France par les alliés. Une stratégie qui s'est avérée à la fois centrale, et importante en termes de victimes collatérales.


Atlantico : La période estivale qui s'achève a vu se succéder nombre de commémorations, de 70èmes anniversaires en lien avec la libération de l'Europe par les alliés. Pour y parvenir, ces derniers ont placé l'attaque aérienne, et les bombardements massifs, au centre de leur stratégie de reconquête. Comment expliquer cette nécessité ? Dans quelle mesure était-elle centrale ?


Lucien Robineau : D’abord, les Anglo-Saxons ne parlaient pas de libération, mais d’invasion de l’Europe. Ils ne faisaient pas de sentiment et visaient à l’efficacité en ne perdant pas eux-mêmes trop de monde.

Prendre pied sur le continent impliquait de réaliser des débarquements de vive force, en Normandie et en Provence, d’abord programmés simultanément et décalés en raison de l’insuffisance des moyens de transport naval. La situation (le rapport des forces) en 1944 résultait d’actions concourantes qui avaient eu pour objet, depuis 1940 et surtout à partir de 1943, d’affaiblir suffisamment le potentiel ennemi afin qu’une invasion fût possible sans trop de casse. Il s’agissait notamment d’acquérir et de maintenir une supériorité aérienne aussi importante que possible, laquelle seule permettrait d’agir au sol sans une opposition aérienne ennemie excessive. D’où les bombardements stratégiques conduits "round the clock" sur l’Allemagne et les territoires occupés, dont les objectifs étaient l’industrie sidérurgique, les usines de production de matériel militaire (véhicules, chars, avions, artillerie, munitions, construction navale dont les sous-marins), les raffineries de pétrole, les usines de production d’essence synthétique (dans et hors les frontières de l’Allemagne), les centrales électriques et les barrages, les terrains d’aviation, les moyens de communication destinés à l’acheminement vers les armées allemandes des matériels militaires construits (nœuds ferroviaires, gares de triage, locomotives, ponts de chemin de fer, ponts routiers et fluviaux, écluses sur les canaux, etc.). Tout cela existait aussi en France, où les bombardements alliés n’ont jamais cessé mais se sont intensifiés en 1944, dans les mois qui ont précédé le débarquement du 6 juin en Normandie.

À ce moment-là, il s’agissait d’empêcher les divisions allemandes, stationnées en divers endroits du territoire (Bretagne, Sud-Ouest), en Allemagne et en Italie, de venir en renfort en Normandie (plus tard en Provence). Il s’agissait aussi de ne pas dévoiler l’endroit probable des débarquements : c’est pourquoi les objectifs intéressant les zones réellement prévues pour les débarquements ont été "camouflés" par l’attaque systématique et de même intensité d’objectifs de même nature (essentiellement des voies et nœuds de communication de surface et les défenses allemandes sur les côtes) sur d’autres zones plausibles de débarquement. Participaient à ces actions les bombardiers lourds de l’aviation stratégique, les bombardiers moyens et légers de l’aviation tactique, les chasseurs-bombardiers et même les chasseurs d’escorte qui attaquaient les antennes des radars. Dans les heures et les jours suivant les débarquements, il s’agissait d’appuyer les troupes débarquées en attaquant les forces ennemies là où elles se trouvaient, parfois dans les agglomérations françaises. Il s’agissait aussi de poursuivre la destruction des voies de communication qui pouvaient encore servir aux Allemands, notamment les ponts remis en état, également dans les agglomérations. De telles actions, même en prenant des précautions, ne pouvaient échapper à ce qu’on appelle aujourd’hui des dégâts collatéraux.

Cette stratégie était, de toute évidence, "centrale" dans la conduite de la guerre par les Alliés. Elle avait obtenu les résultats escomptés en ce qui concernait l’obtention de la supériorité aérienne et l’isolement des champs de bataille prévus. En fait elle avait permis d’atteindre une complète suprématie dans le ciel : en Normandie, c’est à 11.000 appareils alliés que devaient s’opposer 320 avions allemands dépourvus de moyens de contrôle et de commandement. En Provence, le rapport était de 3.000 à moins d’une centaine.

L’opération Overlord avait rassemblé dans les ports anglais durant des jours et des jours l’armada gigantesque qui allait mettre à terre 156.000 hommes, leur matériel et leur logistique au soir du 6 juin. Aucune reconnaissance aérienne allemande n’en avait décelé les préparatifs, pourtant voyants. Avant même les débarquements, l’encagement des champs de bataille par coupure des accès routiers ou ferroviaires était si complet et la paralysie des réseaux de transport si totale que des renforts significatifs ne purent jamais y parvenir dans des délais raisonnables, aussi bien en Provence qu’en Normandie. Jamais les forces alliées, avant ou après leur débarquement, ne furent soumises à des attaques aériennes ennemies.


Quelles étaient les cibles des aviations anglo-américaines ? Toutes les zones bombardées étaient-elles vraiment justifiées ?


On vient de détailler les cibles. De ce qui précède, découle l’affirmation que, du point de vue du commandement allié ainsi qu’au regard de l’histoire, les objectifs retenus étaient justifiés, puisque leur traitement avaient permis d’obtenir les résultats recherchés. Ces objectifs étaient choisis en fonction de la connaissance que les décideurs politiques et militaires avaient des structures économiques ou militaires utilisées par les Allemands, tant dans les territoires occupés qu’en Allemagne même. Cette connaissance reposait sur de nombreuses informations, ouvertes ou non et, par conséquent aussi sur des indications fournies par les services de renseignement, les reconnaissances aériennes, des agents infiltrés et les réseaux de résistance. Il a pu arriver que de telles informations fussent erronées, par exemple si l’intérêt militaire de telle usine était exagéré par des agents de bonne foi. C’était la guerre, avec ses risques. S’agissant des bombardements sur les territoires occupés, dont la France, n’étaient évidemment visées que des cibles d’intérêt militaire immédiat. Avec une marge d’erreur liée à la précision des moyens de l’époque. D’où des pertes civiles.


Les bombardements alliés ont fait plusieurs dizaines de milliers de morts en France pendant la libération. Comment les populations locales géraient-elles le fait d'être souvent victime de soldats venus les libérer ?


Les bombardements alliés sur la France ont fait périr au total 65 000 Français, pas seulement pendant la libération mais aussi précédemment. Notons que c’était comparable dans les autres pays occupés et on peut rappeler que la moitié des deux millions sept cent mille tonnes de bombes larguées en Europe par les Alliés le furent sur des territoires occupés (amis, par conséquent). Rappelons aussi que des groupes aériens français (ceux des Forces aériennes françaises libres et ceux de l’Armée de l’air d’armistice réarmés par les Alliés après novembre 1942) participaient à ces actions, par exemple la neutralisation de la centrale électrique de Chevilly-Larue, réalisée par le Groupe Lorraine, dont l’équipage d’un avion abattu périt en choisissant de se crasher dans la Seine plutôt qu’évacuer en parachute.

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le sentiment général de la population française n’était pas hostile ni même défavorable. Elle vivait sous le joug de l’occupant depuis quatre ans et admettait les risques inhérents aux opérations de guerre qui conduiraient sans doute possible à sa libération. J’avais 12 ans en 1944 et vivais en zone occupée. J’ai assisté (d’une dizaine de kilomètres) à la quasi-destruction du village de Coulanges-sur-Yonne à la suite de trois attaques successives sur les ponts de la route et du chemin de fer. Je ne me souviens pas du nombre des victimes, important. Elles furent enterrées dans la dignité, sans que fût exprimé un quelconque sentiment de colère, leur sacrifice étant considéré comme un mal nécessaire.

Étant plus tard au Service historique de l’Armée de l’air, j’ai recueilli le témoignage d’un officier FAFL qui avait antérieurement servi dans l’armée d’armistice jusqu’à novembre 1942, en zone libre, et qui pouvait aller en permission à Lorient, en zone occupée, où était sa famille. Son témoignage disait qu’en zone libre (alors non soumise aux bombardements) la propagande faisait passer les Alliés pour des barbares sans foi ni loi, tandis que les Lorientais (dont la ville fut à peu près détruite par des bombardements qui visaient les bases fortifiées des sous-marins) acceptaient les risques courus et les morts associés, qu’ils pleuraient sans colère. Sans doute le souvenir des hécatombes de la Grande Guerre leur faisait-il relativiser des pertes qui pouvaient leur apparaître comme le cortège normal d’une guerre, en l’occurrence le prix de la liberté. Naturellement, on ne peut pas généraliser sans nuance et les sentiments furent nécessairement divers. Mais le sentiment majoritaire était bien celui que je viens d’indiquer : l’acceptation d’un mal nécessaire, contribution à une victoire souhaitée et, en quelque sorte, la conscience que les victimes étaient des morts pour la France. C’est de la même façon qu’était considéré le sacrifice des otages fusillés pour des actes commis par d’autres.


Ce sentiment a-t-il été effacé de la mémoire collective ? A quoi ressemblerait une image plus juste, non idéalisée de la réalité ?


Je ne sais pas répondre à cette question. Puisque les sentiments étaient divers, les descendants des populations de ce temps ont pu conserver dans leur mémoire ce qui leur fut transmis au fil des générations. L’héritage le plus courant reste – je crois - un sentiment de fierté ou de reconnaissance à l’égard de parents, de grands-parents et de compatriotes qui avaient, à leur manière, participé à la libération de leur patrie. Il faut noter que les témoins de l’époque, même enfants alors, approchent du terme de leur vie et que les jeunes gens d’aujourd’hui ne savent que ce que leur enseigne l’école ou la tradition familiale.

Je me permets de redire pour finir que c’est tout à fait artificiellement qu’on isole une année particulière dans une guerre mondiale, qui a duré en Europe cinq ans et neuf mois, dont la stratégie a fini par embrasser trois théâtres d’opérations et dont les moyens progressaient au fil des mois et des années, notamment ceux du bombardement stratégique, avec des choix pour la conduite de la guerre qui relevaient aussi d’une politique globale à long terme. L’affirmation par le bombardement stratégique de la puissance matérielle anglo-saxonne (principalement américaine), culminant à Hiroshima et Nagasaki, s’il était destiné d’abord à enlever à l’Allemagne toute envie de recommencer, avait aussi pour but de montrer à Staline de quoi l’Occident était capable. Coercition et dissuasion, déjà.

Je rappelle aussi la prééminence de la décision politique dans la conduite de la guerre, en citant ce que disait Churchill au lendemain de la Bataille d’Angleterre (septembre 1940) : The fighters were our salvation. But the bombers alone will give us victory.

Est-il nécessaire de traduire cette prophétie?


L?autre été 1944, celui des bombardements massifs qui ont accompagné la Libération | Atlantico.fr

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Re: Les Français sous les bombes alliées 1940-1945

Postby phdnm » 8 years 8 months ago (Mon Sep 08, 2014 4:36 am)



Nantes, sous les bombes alliées

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Re: Les Français sous les bombes alliées 1940-1945

Postby phdnm » 8 years 8 months ago (Mon Sep 08, 2014 4:41 am)

70 ans après, Le Havre s'interroge toujours sur sa destruction

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Les ruines du Havre, pendant l'hiver 1944-1945.



VIDÉO - Le 5 septembre 1944 débutait le bombardement allié de la ville normande, qui fit plus de 2000 morts civils, afin d'en chasser l'occupant nazi. Les historiens cherchent toujours à savoir pourquoi 80% de la ville furent rasés.

Pour la quasi-totalité des villes françaises, la Libération par les Alliés en 1944, après 4 longues années d'Occupation, est synonyme de joie.

L'occasion de commémorer un heureux souvenir. Il est une ville, cependant, pour laquelle le souvenir des premiers jours de septembre rime avec destruction: Le Havre. Martyre de la lutte contre les nazis, la cité fut en grande partie détruite par les bombardements alliés. Pour une raison qui échappe toujours aux historiens.

«On sait pourquoi 1,5 million de poilus sont tombés pendant la Première Guerre mondiale, explique Jean-Baptiste Gastinne, historien et adjoint au maire du Havre. On ne sait pas si le sacrifice de la ville du Havre a eu une réelle utilité militaire.»

En ce début septembre 1944, les Havrais attendent pourtant cette libération. Ils ont vu, ils ont entendu le débarquement, une centaine de jours plus tôt, non loin de là, sur d'autres plages normandes. Ils ont espéré durant des jours être délivrés. Alors que Paris se libère fin août, Le Havre est toujours sous le joug nazi.


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La rue de Paris, au Havre, en septembre 1944.



Le 5 septembre a enfin lieu le début de l'offensive alliée. Un déluge de bombes s'abat sur le centre-ville. Même chose le lendemain. Des milliers de tonnes d'explosifs sont largués sur la ville, dont les redoutables bombes au phosphore. Le bombardement dure jusqu'au 10 septembre. Près de 10.000 maisons sont détruites, 2000 Havrais tués, 80.000 se retrouvent sans logement. L'aviation anglaise a ravagé la ville. Sans trop que l'on sache pourquoi.


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Le Havre, 1944.



Le Havre possédait bien un enjeu stratégique aux yeux des Alliés: le port. Cependant, celui-ci étant régulièrement bombardé depuis le début de la guerre, il était devenu inutilisable.

La ville du Havre comptait une importante garnison allemande de 12.000 hommes qui entendait résister. Pourtant, ces derniers étaient situés sur les hauteurs. Quant à l'état-major, il était logé dans des villas cossues de «la côte». Loin du centre-ville.

«Le bombardement des quartiers centraux pendant les deux premiers jours est incompréhensible, d'autant que les Alliés avaient toutes les informations à leur disposition, explique Jean-Baptiste Gastinne. Depuis le Débarquement, les politiques n'ont plus la main sur les opérations, les militaires ont tout pouvoir de décision. Sans doute les Britanniques ont voulu aller vite pour reprendre la ville.»


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Les Nouvelles Galeries. Le Havre, 1944.



Le 12 septembre, les troupes anglo-canadiennes entrent au Havre. Rien à voir avec les scènes de liesse, immortalisées dans le reste de la France. L'accueil de la population est glacial. La presse les surnomme ces les «libératueurs».

Les bombardements du Havre - Vidéo Ina.fr

«L'absence de justification de la destruction de leur ville a toujours été difficile à comprendre pour les Havrais, explique l'adjoint au maire. Nous ne pouvions construire de mémoire collective sur ces évènements tragiques. Aujourd'hui, peut-être, cette blessure commence à passer. Le centre-ville, reconstruit par Auguste Perret, est de nouveau source de fierté pour les habitants depuis son classement au patrimoine mondial de l'humanité.»


70 ans après, Le Havre s'interroge toujours sur sa destruction



Septembre 1944, au Havre : Apocalypse now


Le 5 septembre 1944, une escadrille alliée déverse une pluie de bombes sur le centre-ville du Havre. Le premier d'une série de raids qui bouleverseront la physionomie de la ville.


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Dans le secteur de Notre-Dame, après les bombardements (© Archives municipales du Havre).



Revenons quelques jours en arrière. Le 25 août, Paris est libérée. Dès le 27, les armées alliées franchissent la Seine en aval de Rouen, à son tour délivrée le 30. Au Havre cependant, sur ordre d’Hitler, les Allemands restent retranchés derrière une solide ligne de fortifications. Dans la ville, on sent bien l’étau qui se resserre et l’ordre d’évacuation des populations civiles est donné le 31 août. Des milliers d’habitants fuient aussitôt, mais environ 60 000 personnes choisissent de rester. Bientôt les premières unités britanniques atteignent les faubourgs. Les pourparlers entamés pour obtenir la reddition de la garnison échouent. Déjà les occupants sabotent les installations portuaires. La messe est dite.

Destruction totale

Le Havre va alors subir un traitement d’ordinaire réservé aux villes allemandes : la destruction systématique de zones entières. Le 5 au soir, une vague de 348 appareils écrase le centre historique sous les bombes. Le lendemain, à peu près à la même heure, c’est au tour de Graville, d’Aplemont et de Frileuse de connaître un sort identique, avec à la clef le dramatique épisode du tunnel Jenner, qui fait 319 victimes. Dans les jours suivants, les communes périphériques, Fontaine-la-Mallet, Rouelles, Bléville notamment, sont écrasées sous un déluge de feu. C’est toute la pointe de Caux qui flambe. La Libération est parachevée le 12, mais à quel prix ! Julien Guillemard résume la dualité des sentiments éprouvés : « Enfin nous sommes délivrés de tous ces occupants qui, sous une affabilité de commande, nous opprimaient, nous pressuraient, nous traitaient en esclaves, se gavaient de tout alors que nous crevions de faim […] Pauvre Havre, qui fut de Grâce et n’est plus que des ruines. »

Un bilan terrifiant

Au lendemain de la Libération, Pierre Courant, le maire de l’époque, écrit dans Au Havre pendant le siège : « La mort a passé par là, elle a tué la ville, mais il reste encore sur la place une foule vivante qui rend hommage à ses disparus, qui leur promet de continuer leur œuvre et, patiente fourmilière humaine, de reconstruire ce que la guerre impitoyable a détruit. » Prémonitoire quand on connaît notre cité aujourd’hui… À l’heure du bilan, les Havrais mesurent toute l’étendue du drame qui les a frappés, avec plus de 5 000 tués durant les cinq années de conflit, dont près de la moitié pendant les seuls combats de septembre. Au total, selon le programme imprimé à l’occasion de la remise de la Légion d’honneur à la Ville, le 19 juillet 1949, on compte au Havre 28 fusillés, 2 850 déportés et requis, 100 000 sinistrés totaux ou partiels, 17 000 immeubles partiellement ou totalement détruits. Il y a dans le port 350 épaves et 18 km de quais détruits. Des chiffres qui donnent le tournis, voire la nausée. Des années de travail en perspective, pour déblayer, nettoyer et reconstruire. Sans parler du temps du deuil…Devant la vision de ce champ de ruines, il est bon une nouvelle fois de citer Pierre Courant : « Une ville ne meurt vraiment pour toujours que lorsque le courage l’abandonne. » Encore une fois visionnaire…

Pourquoi ?

Aujourd’hui encore, les raisons exactes qui poussèrent les Britanniques à procéder à l’écrasement du Havre sont l’objet de bien des controverses. Dès la prise de décision, certains officiers d’état-major manifestent leur opposition à ce projet, mais le haut commandement demeure inflexible. Il y a sans doute derrière cela la volonté de faire plier rapidement l’Oberst (colonel) Wildermuth, commandant de la place, que les Alliés connaissent bien et qui n’est pas classé parmi les nazis fanatiques. Les Anglais vont, par exemple, refuser sa proposition de laisser évacuer les derniers civils demeurés dans le camp retranché, faisant ainsi peser sur sa conscience la responsabilité des drames futurs. On en appelle donc à son humanité, pour déjouer son sens du devoir. En vain… Bombarder massivement est aussi une manière de laminer le moral des défenseurs : on ne garde pas la même ardeur au combat après avoir subi un feu aussi intense. Il y a enfin derrière cette tactique la volonté d’épargner de nombreux soldats, même au prix de la vie de nombreux civils. Depuis le 6 juin 1944, les forces alliées ont essuyé des pertes très lourdes durant les combats menés sur les plages et dans le bocage. Seule une attaque massive précédée d’intenses bombardements pour dégager le chemin (opération Cobra), a permis une percée décisive dans le secteur de Saint-Lô. C’est cette même tactique qui est employée sur les lignes de défense nord du Havre, avec notamment, à la clef, la destruction de Bléville.

VIDEO

Septembre 1944, au Havre : Apocalypse now « Dossier « 76actu



Photos bombardement du Havre

http://lehavrephoto.canalblog.com/archi ... 09617.html
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Re: Les Français sous les bombes alliées 1940-1945

Postby phdnm » 8 years 8 months ago (Mon Sep 08, 2014 4:52 am)

Les oubliés du 6 juin 1944


LE MONDE | 30.05.2014 à 18h37 • Mis à jour le 05.06.2014

Par Sylvie Barot (Conservatrice en chef ) et Andrew Knapp (Professeur à l'université de Reading )

Le capitaine Liddell Hart avait découvert les détails du plan du débarquement et s'était mis à en discuter librement à Londres. Il avait même rédigé une critique du plan, qu'il avait fait parvenir à des hommes politiques et des responsables militaires britanniques.

Y aura-t-il un jour une place, dans les commémorations de la Libération, pour les victimes civiles des bombardements qui l'ont préparée et accompagnée ? Et pour les centaines de milliers de Français de tous âges et conditions qui se sont mobilisés pour venir en aide à leurs voisins et sauver ce qui pouvait l'être de leur chez-soi, de leurs quartiers – bref, de tout ce qui faisait un environnement familier ?

Dans quelques jours, la France, comme l'Europe, comme l'Amérique du Nord, va célébrer le 70e anniversaire du Débarquement, et rendre hommage, à juste titre, aux hommes qui ont laissé leur vie, leur jeunesse, sur les plages de Normandie.

Mais qu'en est-il des civils français, dont peut-être 2 500 sont tués pendant les 24 heures qui suivent l'aube du jour J ? La plupart périssent sous les bombes alliées. Des centaines trouvent la mort à Caen, Lisieux, Condé-sur-Noireau, Vire, Flers, ou Argentan, qui seront dévastées par une pluie de feu et d'acier. Des bombardements qui font suite à une réunion tenue à Londres le 21 janvier 1944, où sont présents, entre autres, le général Eisenhower, commandant suprême des forces alliées ; son adjoint britannique, le maréchal de l'air Tedder ; Montgomery, le chef britannique des forces terrestres alliées : le maréchal de l'air Leigh-Mallory, commandant britannique des forces aériennes tactiques des Alliés ; et le général Spaatz, responsable des forces aériennes américaines. Il y a été convenu que les carrefours routiers normands, et les villes les entourant, devaient être « aplanis » (flattened) afin de retarder l'arrivée des renforts ennemis. Peine perdue, car les Allemands n'auront pas de difficulté à contourner l'obstacle.

Les opérations des 6 et 7 juin ne représentent cependant qu'une partie d'une offensive aérienne concertée et planifiée qui ne cesse de s'intensifier depuis l'Armistice de 1940, et qui ne finira qu'en avril 1945. Les Britanniques, rejoints en août 1942 par les Américains, déverseront pendant la guerre quelque 518 000 tonnes de bombes sur le sol français, soit près de sept fois plus que le total lancé par la Luftwaffe sur le Royaume-Uni. Environ 57 000 civils français deviendront ce qu'on n'appelle pas encore des « dommages collatéraux ».

Avant le jour J, seront ciblés, sur toute la France, industries produisant pour l'occupant, infrastructures portuaires investies par celui-ci, alvéoles en béton construites pour abriter sous-marins et vedettes lance-torpilles, rampes et sites de lancement des armes « V », ainsi que l'ensemble du réseau SNCF, que les Alliés entreprendront de paralyser au printemps 1944 (ponts, viaducs, triages, rotondes, ateliers de réparation, postes d'aiguillage). En souffrent des villes comme Nantes et Rennes, Marseille et Avignon, Lille et Amiens, Lyon et Saint-Etienne, Lorient et Saint-Nazaire, ainsi que tous les noeuds ferroviaires de la banlieue parisienne, chacun entouré de sa cité des cheminots.

UN SINISTRE AVENIR : LE NAPALM

Après le Débarquement, les bombardiers lourds seront appelés à soutenir les forces terrestres, à Caen, Evrecy ou Villers-Bocage, avec des résultats militaires en général mitigés. La campagne de Normandie prendra fin le 12 septembre avec la prise du Havre, ville détruite à 85 % après avoir reçu en une semaine près de 10 000 tonnes de bombes (de fabrication américaine, mais larguées par des Lancaster britanniques). Le dernier bombardement vise la poche de Royan, à l'embouchure de la Gironde. Parmi les équipages américains qui l'exécutent, le futur historien Howard Zinn dira plus tard qu'au briefing « on nous a informés que dans nos soutes se trouvaient trente bombes de 45 kg contenant de l'essence en gelée ». C'est une toute nouvelle matière, promise à un sinistre avenir : le napalm.

Certaines de ces opérations seront à la fois efficaces et peu coûteuses en vies françaises – que les Alliés essaient, en principe, de protéger, contrairement à celles des civils allemands ou japonais. Les attaques contre l'usine Gnome et Rhône à Limoges la nuit du 8 février 1944, contre les établissements Nadelle (fabrique de roulements à billes) à La Ricamarie le 10 mars, ou contre les usines d'aviation de la région toulousaine le 5 avril relèvent de cette catégorie.

D'autres, par exemple, les bombardements de Lille le 9 avril, de Sotteville-lès-Rouen le 18 ou de La Chapelle, à Paris, le 20, atteindront leur but plus ou moins bien mais feront des dégâts, humains et matériels, autour. D'autres encore tueront des Français et détruiront leurs villes sans procurer aucun avantage militaire, de l'aveu discret parfois des Alliés eux-mêmes : le controversé maréchal de l'air Arthur Harris, surnommé « Bomber Harris », pourtant peu enclin aux états d'âme, regrettera en octobre 1944 que le bombardement du Havre « ait tué beaucoup de civils français et fait beaucoup de dégâts sans que les attaques aient vraiment réussi à entraver l'effort de guerre allemand ». De tels faits – alors non encore qualifiés – seraient considérés, de nos jours, comme un crime de guerre d'après le statut de Rome de la Cour pénale internationale, signé en 1998.

Aspect de la guerre encore bien connu, et pour cause, de ceux qui l'ont vécu directement comme un traumatisme ineffaçable, ainsi que des descendants des victimes, ou alors des historiens régionaux, mais trop souvent marginalisé dans la « grande histoire » des années noires ou de la Libération. Car le récit des bombardements va à l'encontre de celui, dominant, du combat de la Résistance, de la France libre et des Alliés contre l'occupant nazi et ses suppôts vichyssois. Ici tout est à l'envers : les libérateurs tant attendus sèment la mort et la désolation, le régime honteux de Pétain et de Laval essayant quant à lui, tant bien que mal, de sauver, de soigner, de secourir.

LE SEUL SALUT RÉSIDE EN UNE VICTOIRE ALLEMANDE

Les services de propagande en profitent : campagnes d'affichage, tracts, journées de deuil national, actualités cinématographiques, visites du maréchal. Les causeries radiodiffusées quotidiennes de Philippe Henriot martèlent aux Français que les Alliés cherchent la destruction de leur pays, que le seul salut réside en une victoire allemande. Sans réussir à pousser la population dans les bras de l'occupant. Et pourtant, en l'absence de toute intégration systématique des bombardements dans le « grand récit national » (commémorations, manuels scolaires, médias), le discours victimaire de Vichy perdure. Y compris à gauche, où la croyance selon laquelle les « Anglo-Saxons » visaient l'élimination de la concurrence économique française fait toujours recette.

Victimes, les civils français ? Oui, en partie. Il convient de s'en souvenir sans tomber, justement, ni dans le misérabilisme des nostalgiques du régime pétainiste ni dans l'anti-américanisme virulent et nauséabond qui y est associé sur des sites pseudo-identitaires de la Toile.

Que dire face à l'immense pudeur des communes ravagées ou meurtries ? Aunay-sur-Odon, belle bourgade reconstruite du bocage normand, à l'écart des plages des débarquements, anéantie du 12 au 15 juin 1944, où il faut entrer dans un hôtel de la place pour découvrir des images d'antan et, en regard, de ruines d'où émerge un clocher ? Et les innombrables plaques de monuments aux morts signalant les victimes civiles des « bombardements subis entre 1939-1945 », sans autre précision ?

Il est surtout nécessaire de rappeler ici que les Français sous les bombes sont aussi et d'abord des acteurs. Ils s'engagent par centaines de milliers dans la défense passive, la Croix-Rouge, ou encore les Equipes nationales. Sans pour autant s'embrigader derrière le régime qui encadre ces organismes. Si l'on évoque souvent, dans l'histoire des années noires, la France des résistants héroïques, des infâmes collaborateurs, ou alors des ignobles profiteurs et autres trafiquants, ou des attentistes, des Français ordinaires qui essaient tout simplement de survivre, il faut aussi sûrement convoquer la France solidaire qui se mobilise, parfois au risque de sa vie, au secours des blessés ou des sinistrés, et lui rendre la place qu'elle mérite dans l'histoire nationale, sa juste place, rien de plus, rien de moins. Il n'existe pas d'autre façon, à notre sens, de dépasser des traumatismes familiaux, individuels et à l'échelle de collectivités entières, qui perdurent, de génération en génération, faute d'être dits et reconnus et leurs acteurs honorés.

Citons Robert Baillon, engagé de la Croix-Rouge parmi tant d'autres, qui se porte volontaire pour rechercher les survivants du bombardement de Juvisy, la nuit du 18 avril 1944, malgré la présence de bombes à retardement. Des camarades trouveront son corps le matin du 20 avril. Mort pour la France, comme la mention en est portée sur l'état-civil de toutes les victimes, à condition qu'elles soient de nationalité française et que leurs proches en aient effectué la demande ? Et ce au même titre que les hommes de la Résistance ou de la 2e DB ? Cela peut se discuter. Mais mort pour les Français, ça oui, assurément.


http://www.lemonde.fr/idees/article/201 ... _3232.html

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Re: Les Français sous les bombes alliées 1940-1945

Postby phdnm » 8 years 8 months ago (Mon Sep 08, 2014 5:41 am)

Rouen : Il y a 70 ans, débutait "la semaine rouge" avant le Débarquement


Publié le 30/05/2014

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Le 30 mai 1944, une vague de bombardements alliés débutait sur Rouen et son agglomération. Environ 500 personnes périrent. A quelques jours du Débarquement l'objectif était de paralyser l'armée nazie.

Un journaliste et écrivain rouennais Thierry Chion a consacré un livre "Pompiers sous les bombes" (Ysec Medias) à la mobilisation extraordinaire des pompiers lors de la "semaine rouge" à Rouen.

http://www.dailymotion.com/video/x1xna8 ... 0-ans_news


http://france3-regions.francetvinfo.fr/ ... 88185.html

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Re: Les Français sous les bombes alliées 1940-1945

Postby phdnm » 8 years 8 months ago (Mon Sep 08, 2014 5:55 am)

Rennes après le bombardement (08 mars 1943)


La ville de Rennes, en deuil, rend hommage aux victimes du bombardement dévastateur de l'aviation américaine. Le ministre Pierre Cathala, représentant du gouvernement, prononce un discours dans lequel il apporte son soutien à la ville et aux Rennais.

http://fresques.ina.fr/ouest-en-memoire ... ement.html



Bruz, près de Rennes, aprés le bombardement


http://www.ina.fr/video/AFE86002715
Last edited by phdnm on Mon Sep 08, 2014 6:00 am, edited 1 time in total.

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Re: Les Français sous les bombes alliées 1940-1945

Postby phdnm » 8 years 8 months ago (Mon Sep 08, 2014 5:57 am)



Bombardement Britannique sur Boulogne Billancourt Paris

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Re: Les Français sous les bombes alliées 1940-1945

Postby phdnm » 8 years 8 months ago (Mon Sep 08, 2014 6:05 am)

Les bombardements des 28 février et 29 mai à Saint-Nazaire

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Bombardements aériens de 1943 : une affiche de propagande vichyste



Les bombardements des 28 février et 29 mai à Saint-Nazaire ….

A Saint-Nazaire, la présence de la base allemande de sous-marins constituait un objectif stratégique militaire pour les Alliés. En réalité, la ville et ses habitants vont être les principales victimes des 50 bombardements pendant la Seconde Guerre mondiale sur la région nazairienne. Ils ont provoqué au total 479 morts civils, plusieurs centaines de blessés et la destruction à plus de 85% de la ville. L’année 1942 avait enregistré un triste record avec 19 bombardements provoquant la mort de 389 civils. Celle de 1943 avec 9 bombardements et 66 civils tués, correspondait en plus à l’anéantissement de la ville.

Le 28 février 1943, trois cents quadrimoteurs américains larguaient pendant plus de deux heures des bombes explosives et incendiaires créant 600 foyers d’incendies et détruisant près de la moitié de la ville. D’autres bombardements suivent comme celui du 29 mai, regroupant en un seul raid 170 bombardiers sur Saint-Nazaire. A partir du 1er mars 1943, la quasi-totalité des habitants de la ville avait été évacuée. Tous les équipements publics étaient touchés, 60% des habitations et des commerces détruits et 20% inutilisables. Les principales rues et leurs réseaux de canalisations étaient éventrés, et il n’y avait plus d’eau potable d’électricité. Saint-Nazaire devenait ainsi une ville fantôme jusqu’à sa libération du 11 mai 1945.

…. et des 16 et 23 septembre 1943 à Nantes

A la veille du 16 septembre, Nantes avait déjà subi 10 bombardements provoquant le décès de 68 civils. Ce jour-là, 147 bombardiers américains déversaient 1 450 bombes sur 600 points de chute au centre de la ville et dans son agglomération. Le 23 septembre, un premier raid aérien touche la zone du port, suivi d’un second avec une centaine de bombardiers endommageant encore la ville. Ces deux jours ont provoqué au total la mort de 1 463 civils et blessé plus de 2 500 habitants. Une chapelle ardente était installée à l’intérieur du musée des beaux-arts. Plus de 700 habitations étaient détruites et 3 000 rendues inutilisables, provoquant un exode des deux tiers de la population vers des communes voisines. Les secteurs de la rue du Calvaire, de la place Royale, de la basilique Saint-Nicolas et de la butte Sainte-Anne étaient les plus endommagés. La ville connaissant d’autres attaques aériennes en 1944 dans le cadre du débarquement des Alliés en Normandie, avec un total de 28 bombardements sur toute la période du conflit.



http://www.saint-nazaire-tourisme.com/c ... e-vichyste

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Re: Les Français sous les bombes alliées 1940-1945

Postby phdnm » 8 years 8 months ago (Mon Sep 08, 2014 6:14 am)

70e anniversaire des bombardements de Saint-Étienne


25 mai 2014 à 18h40

C'était il y a 70 ans jour pour jour. La ville de Saint-Étienne était bombardée par les troupes alliées, qui préparaient le débarquement de Normandie. Plus de 1600 bombes se sont abattues sur la ville faisant 925 morts et 1400 blessés.

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L'usine Schneider de Saint-Etienne est touchée par plus de 50 bombes


Les bombardements ont duré dix-huit minutes. Entre 10h17 et 10h35 précisément. Des avions B17 de l'armée américaine lâchent plus de 1600 bombes sur Saint-Étienne. Ils visent les gares, les voies ferrés et les usines. Il s'agit de préparer le débarquement de Normandie. Pour les Alliés, Saint-Étienne est un complexe militaro-industriel important ainsi qu'un nœud ferroviaire entre la vallée du Rhône et l'Est du Massif Central. Le quartier de Châteaucreux est donc particulièrement touché, mais pas seulement : le Soleil également, l'Église Saint-François et puis l'école de Tardy où vingt-quatre élèves seront tués.

Saint-Étienne, "cible Z 816"

Le bilan est lourd : 925 morts (dont 99 enfants), 1400 blessés, 22.500 sinistrés, 250 immeubles détruits entièrement et 350 partiellement.

Le 6 juin, pour marquer son soutien à la population stéphanoise, le Maréchal Pétain se rend place de l'Hôtel de Ville. Au même moment, les Alliés débarquent sur les plages de Normandie.

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Près de 60 bombes sont tombées sur l'usine Schneider en 1944 dans le quartier Barrouin


http://www.francebleu.fr/infos/2nde-gue ... ne-1527129

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Re: Les Français sous les bombes alliées 1940-1945

Postby phdnm » 8 years 8 months ago (Mon Sep 08, 2014 6:19 am)

Bombardement de Paris (10 sept. 1943)


La ville de PARIS vient d'être bombardée par l'aviation anglo-américaine. - Dessin animé montrant les points d'impact de bombes sur l'ouest de Paris (le commentaire énonce:rue de Rennes,de Vaugirard,avenue du Maine,rue Croix Nivert, place Balard,quai de Javel,bld Murat,rue Michel Ange,Chardon Lagache,avenue de versailles

http://www.ina.fr/video/AFE86002151/bom ... video.html


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