Pie XII a été très tôt au courant de la Shoah selon un historien
31 janvier 2022
Le Pape Pie XII (1939-1958) a personnellement sauvé au moins 15 000 juifs et a su très tôt ce qu'était la Shoah. L'historien allemand Michael Feldkamp peut maintenant le prouver grâce aux découvertes faites dans les archives du Vatican. Selon Feldkamp, Pie XII a envoyé un rapport sur la Shoah aux Américains peu après la conférence de Wannsee, mais les Américains ne l'ont pas cru.
Entretien réalisé par Mario Galgano – Cité du Vatican
L'archiviste en chef du Bundestag (la chambre basse du Parlement allemand), Michael Feldkamp, participe depuis plusieurs années à des recherches historiques sur le Pape Pie XII. Il a publié sur des sujets tels que la nonciature de Cologne et la diplomatie papale, ainsi que des articles sur les relations entre l'Église catholique et le national-socialisme. Son ouvrage paru en 2000 intitulé « Pie XII et l'Allemagne » visait à faire connaître l'état complexe de la recherche à un public plus large et se voulait également une réponse au livre de John Cornwell intitulé « Le Pape et Hitler, l’histoire secrète de Pie XII ». Michael Feldkamp collabore avec l'archiviste du Vatican Johannes Icks.
Michael Feldkamp, vous avez récemment été dans les archives du Vatican et avez vu des documents jusqu'ici inconnus sur Pie XII, avant et après son élection au trône de Pierre. Selon vous, qu'y a-t-il de nouveau dans la recherche sur Pie XII que le grand public ne connaît pas encore ?
Tout d'abord, nous, en Allemagne, ne sommes pas les seuls à faire des recherches sur Pie XII. Il n'y a pas que des historiens dans ce domaine, mais aussi des journalistes – dont nous avons également besoin comme multiplicateurs. Ce qui est nouveau maintenant, et ce que nous avons toujours su jusqu'à présent, c'est qu'Eugenio Pacelli, c'est-à-dire Pie XII, était au courant de l'Holocauste très tôt.
En ce qui concerne l'extermination systématique des juifs d'Europe, Pie XII a envoyé un message au président américain Roosevelt en mars 1942 – deux mois après la conférence de Wannsee. Il l'a averti que quelque chose se passait en Europe dans les zones de guerre. Ces messages n'ont pas été considérés comme crédibles par les Américains. Nous savons aujourd'hui (...) que Pie XII était confronté à la persécution des juifs presque quotidiennement. Tous les rapports lui ont été présentés et il a créé son propre bureau au sein de la deuxième section de la Secrétairerie d'État, où le personnel doit s'occuper exclusivement de ces questions. Il y avait Mgr Domenico Tardini – qui devint plus tard un cardinal important lors du Concile Vatican II – et il y avait Mgr Dell'Acqua, lui aussi plus tard cardinal. Il est également considéré comme l'un des principaux auteurs de la Constitution du Concile Vatican II sur la réconciliation avec les juifs (Nostra Aetate).
Pendant la Seconde Guerre mondiale, ces dirigeants étaient en contact très étroit avec Pie XII, lui rendant compte quotidiennement des persécutions et des déportations de masse, ainsi que du sort individuel des personnes qui s'adressaient à eux. Et ce qui est passionnant aujourd'hui, c'est que nous pouvons estimer que Pie XII a personnellement sauvé environ 15 000 juifs grâce à ses propres efforts : ouverture de monastères, transformant les cloîtres afin que des personnes puissent y être cachées, etc. Tout ceci est une énorme sensation ! Les pièces d'archives que j'ai trouvées maintenant au Vatican me montrent avec quelle précision Eugenio Pacelli a été informé.
Vous affirmez que ce que Pie XII a dit sur le sort des juifs n'était pas considéré comme crédible par la partie américaine, pour ainsi dire. Comment a réagi le Saint-Siège, mais aussi le Pape Pie XII ?
Il s'agit de correspondance diplomatique, seules les lettres qu'ils ont reçues sont confirmées. Il est toutefois intéressant de noter que le président des États-Unis ou ses collaborateurs du département d'État ont contacté Pie XII à plusieurs reprises pour obtenir des informations sur des cas individuels...
Le soutien du Pape Pacelli aux juifs est allé si loin que la Garde palatine papale, une sorte de garde du corps du Pape comme la Garde suisse d'aujourd'hui, a été impliquée dans des combats avec les Waffen-SS, avec des soldats de la Wehrmacht, pour cacher des juifs dans la basilique romaine de Sainte-Marie-Majeure. Maintenant, vous pouvez voir et prouver tout cela. Je suis reconnaissant que nous ayons ouvert ces archives au Vatican. De cette façon, nous pouvons maintenant corriger beaucoup de ces vagues suppositions ou même accusations.
Par-dessus tout, il y a l'accusation selon laquelle Pie XII n'a rien fait et est resté silencieux. Le problème du silence est toujours là, bien sûr. Mais maintenant, on peut considérer que c'est raisonnable, étant donné qu'ici, il a conduit des gens à se cacher dans des opérations secrètes. À cette époque, il ne pouvait pas attirer davantage l'attention du public sur lui en organisant des manifestations ou en rédigeant des notes de protestation, mais pour détourner l'attention, il a mené des négociations avec l'ambassade d'Allemagne et la police italienne, voire avec Benito Mussolini et le ministre italien des Affaires étrangères, etc. Il a toujours essayé d'obtenir le plus possible par la négociation.
Comment voyez-vous l'historiographie d'aujourd'hui et sa réévaluation des dossiers de Pie XII ? Les résultats sont-ils présentés correctement et honnêtement, ou craignez-vous qu'il y ait des réserves ?
La réévaluation d'aujourd'hui peut aider à clarifier cela. Mais je crains également que certains cercles tentent encore de le dépeindre de manière négative. Je pense que ça va arriver. Mais il est certainement difficile d'accuser ou de vouloir accuser quelqu'un de cela en détail. Je constate également dans mes recherches et mes publications ici en Allemagne combien il est difficile de faire passer ces nouveaux résultats pour crédibles. Ainsi, il y a encore des gens qui disent qu'ils ne peuvent pas imaginer que pendant 70 ans nous avons cru à la fausseté, et maintenant c'est censé être différent. Je rencontre souvent ce scepticisme, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'Église.
Ce à quoi nous devons faire attention, et ce que j'ai toujours fait, c'est de garder à l'esprit que les résultats et les dossiers sont tous écrits en français et surtout en italien. Et que la plupart de mes collègues, qui sont des historiens et qui connaissent aussi beaucoup de choses sur la Seconde Guerre mondiale, ne comprennent souvent pas l'italien. Cela signifie qu'ils dépendent maintenant de leurs collègues pour le traduire, ou qu'ils dépendent de ce que je présente et traduis ensuite. Bien sûr, j'essaie de traduire très précisément et j'apporte ensuite les citations en italien pour que les gens puissent comprendre à nouveau si nécessaire. Je pense que beaucoup de choses peuvent être faites dans ce domaine. Nous avons déjà eu des histoires où des personnes ont simplement mal traduit ou sont passées d'une traduction à l'autre de manière incorrecte.
https://www.vaticannews.va/fr/vatican/n ... hives.html
COMMENTAIRE
Le double silence de Pie XII est d’or pour la Synagogue
Le premier silence de Pie XII est celui que les Juifs font mine de lui reprocher parce qu’il n’aurait pas dénoncé l’« Holocauste » pendant la guerre. On trouve chez l’historien juif Walter Laqueur quelques pistes susceptibles de nous éclairer sur les raisons du silence de Pie XII en fonction du contexte de l’époque et non pas d’un point de vue rétroactif.
« Les rapports ne concordaient pas tous exactement : certains soutenaient que les Juifs étaient tués au moyen de gaz toxique, d’autres qu’ils étaient en quelque sorte électrocutés. Il y eut un rapport qui affirmait que les cadavres des victimes servaient à fabriquer du savon et des engrais : il émanait probablement de Sternbuch à Montreux, le représentant des juifs orthodoxes, qui le tenait d’une source polonaise. Riegner raconta une histoire semblable sur la foi d’un officier antinazi attaché à l’état-major de l’armée allemande : il y avait deux usines qui utilisaient les cadavres de Juifs pour fabriquer du savon, de la colle et des lubrifiants. Ces histoires invraisemblables renforcèrent le scepticisme à Londres et à Washington. Comme Frank Roberts l’écrivait : « Les faits sont déjà assez graves sans qu’on y ajoute une vieille histoire comme celle de la fabrication de savon à partir de cadavres. » Il s’avéra après la guerre que l’histoire était en fait fausse. »
Walter Laqueur, Le Terrifiant Secret, la « solution finale » et l’information étouffée, Gallimard, 1981, pages 103-104
Le premier silence de Pie XII est lié au fait que les responsables de la propagande de guerre des Alliés ne voulaient surtout pas cautionner publiquement de telles allégations parce qu’ils craignaient avant tout que les autorités allemandes ne les prennent au mot en autorisant la visite d’une commission d’enquête internationale susceptible de découvrir la vérité, comme ce fut le cas à la suite du massacre d’officiers polonais à Katyn en 1940.
La commission d’experts indépendante et neutre qui expertisa la scène du crime en 1943 et qui était dirigée par le professeur Naville, expert médecin légiste de Genève, conclut à la culpabilité des Soviétiques et disculpa les Allemands, pourtant accusés par la propagande des Alliés de ce crime de guerre. Le jugement du Tribunal de Nuremberg ne tint aucun compte des conclusions de l’enquête de 1943 et imputa aux seuls Allemands les massacres de Katyn, ce qui en dit long sur l’objectivité de ce tribunal.
En 1990, le révisionniste Gorbatchev, alors président de l’URSS, déclara que le NKVD était l’auteur de ces atrocités, un aveu qui fut confirmé en 2010 par la Douma de la Russie postsoviétique.
En laissant de telles allégations se propager sans les démentir ni les confirmer, les spécialistes de la guerre psychologique du camp allié laissaient la porte ouverte à toutes les interprétations et autres manipulations pour le jour où les dirigeants allemands seraient dans l’impossibilité de réfuter des rumeurs qui seront transformées par le tribunal de Nuremberg en accusation, puis en condamnation.
En dénonçant un « Holocauste » avant l’heure, Pie XII aurait offert aux Allemands l’opportunité de se disculper, comme ils purent le faire pour les massacres de Katyn. Le premier silence de Pie XII, contrairement à ce que les Juifs affirment aujourd’hui, allait dans le sens bien compris de leurs intérêts et n’était nullement une manifestation d’indifférence à leur égard.
Le second silence de Pie XII confirme l’engagement discret de ce Pape en faveur de la Synagogue. Il s’agit en fait du silence imposé par Pie XII sur une Encyclique que son prédécesseur Pie XI se préparait à publier en 1939, peu avant que la mort ne l’en empêche. L’Encyclique HUMANI GENERIS UNITAS (de l’unité du genre humain), dont le texte ne fut rendu public qu’en 2007 seulement, outre le fait qu’elle confirmait la condamnation de régimes totalitaires comme le communisme ou le national-socialisme, reprenait sans ambiguïté aucune la position inébranlable professée au cours des siècles par l’Eglise vis-à-vis de la Question juive. L’extrait suivant de l’Encyclique HUMANI GENERIS UNITAS permet de comprendre pourquoi elle fut occultée par Pie XII et ses successeurs, adeptes convaincus des vertus d’un certain « judéo-christianisme » de bon ton…
« Nous constatons chez le peuple juif une inimitié constante vis-à-vis du christianisme. Il en résulte une tension perpétuelle entre Juif et Chrétien, qui ne s’est à proprement parler jamais relâchées. La haute dignité que l’Eglise a toujours reconnue à la mission historique du peuple juif ne l’aveugle pas cependant sur les dangers spirituels auxquels le contact avec les Juifs peut exposer les âmes. Tant que persiste l’incrédulité du peuple juif, l’Eglise doit, par tous ses efforts, prévenir les périls que cette incrédulité et cette hostilité pourraient créer pour la foi et les mœurs de ses fidèles. L’Eglise n’a jamais failli à ce devoir de prémunir les fidèles contre les enseignements juifs, quand les doctrines comportées menacent la foi. Elle a pareillement mis en garde contre des relations trop faciles avec la communauté juive. »
Ecrire en 1939 dans une Encyclique que : « Le Peuple juif s’est jeté lui-même dans le malheur, dont les chefs aveuglés ont appelé sur leurs propres têtes les malédictions divines, condamné, semble-t-il, à errer éternellement sur la face de la terre. » (Source : Georges Passelecq et Bernard Suchecky, L’Encyclique cachée de Pie XI, La Découverte, 1995, pages 285-289) est la preuve que Pie XI était parfaitement conscient de l’identité des véritables fauteurs de guerre. Pie XI avait pressenti que les intrigues bellicistes de la juiverie seraient couronnées de succès quelques mois plus tard avec comme conséquence le déclenchement de la Deuxième guerre mondiale, laquelle serait pour elle, grâce au mythe de l’Holocauste, l’occasion rêvée d’éliminer ou de disqualifier tous ceux qui voyaient clairs dans son jeu.
Quant au Pape Pie XII, il est bien l’instigateur du retournement de l’Eglise face à la sempiternelle Question juive : tout d’abord en gardant sous le boisseau une Encyclique réitérant la position traditionnellement anti-judaïque de l’Eglise, puis en gardant le silence face à la propagande de l’Holocauste par pur opportunisme, alors qu’il aurait pu tendre la perche aux Allemands calomniés par la propagande de guerre.
Dans son encyclique Divini Redemptoris du 19 mars 1937, Pie XI avait déclaré : « Le communisme est intrinsèquement pervers et personne qui veut sauver la civilisation chrétienne ne peut collaborer avec lui en quelque entreprise que ce soit ». Lorsque les Etats-Unis entrèrent en guerre au côté de l’URSS, une question cruciale se posa alors au Vatican : des catholiques pouvaient-ils s’allier avec les communistes ? Les évêques posèrent la question au cardinal Maglione, secrétaire d’Etat de Pie XII. Maglione leur répondit que les papes avaient certes condamné le communisme, mais sans condamner la Russie pour autant : « Nous n’avons rien contre le peuple russe… ». Cette position jésuitique permit d’éluder la question d’une alliance entre le Reich et le Vatican contre le communisme athée, lorsqu’Hitler déclara que l’attaque contre l’URSS était une « croisade contre le bolchévisme ». Staline comprit tout de suite le message en proclamant aussitôt « la grande guerre patriotique du peuple russe » contre les armées des pays de l’Axe, une déclaration qui justifia l’aide militaire américaine en faveur de l’URSS. Mais Staline n’accorda au peuple russe qu’une confiance très limitée, puisque les combattants de l’Armée rouge avaient dans le dos les divisions du NKVD – la force armée du parti communiste – prêtes à intervenir à la moindre défaillance. Quant aux combattants catholiques des armées de l’Axe, qui défendirent jusqu’au bout la civilisation chrétienne contre le communisme athée, ils succombèrent sans savoir que Pie XII avait déroulé le tapis rouge devant Staline.
(Source : Actes et Documents du Saint-Siège relatifs à la Seconde guerre mondiale, 5e volume, Pie XII et la politique de Roosevelt, pages 13-26)
Tout cela n’empêchera pas la juiverie d’affirmer après la guerre que Pie XII est resté muet face aux souffrances des éternels persécutés, comme si une tel silence avait été préjudiciable au peuple juif, alors que, bien au contraire, ce silence lui sera en fin de compte profitable en permettant à des rumeurs forgées par des officines de propagande de se transformer en vérité historique indiscutable par la seule vertu des baïonnettes et de quelques artifices juridiques.
Depuis que le mythe de l’Holocauste est devenu un article de foi et un article de loi, la posture du persécuté que revendique depuis toujours le Peuple élu lui permet de fabriquer à sa guise des persécuteurs en les présentant comme l’incarnation du mal absolu, permettant ainsi à la Synagogue de s’arroger le droit de dire le bien et le mal en fonction de ses seuls intérêts. L’Eglise, désignée depuis toujours par la Synagogue comme le principal persécuteur du Peuple élu, ne pouvait pas prétendre changer de position sur la Question juive sans changer elle-même de façon radicale.
Cette transformation de la nature même de l’Eglise fut opérée grâce au Concile Vatican II, censé éradiquer à tout jamais l’anti-judaïsme de la doctrine de l’Eglise. Alors que l’Eglise de toujours tolérait les Juifs dans l’idée candide qu’ils finiraient par se convertir, la conversion de Vatican II aux exigences de la Synagogue fait que celle-ci tolère maintenant l’Eglise dans la mesure où elle lui sert de courroie de transmission susceptible de faire passer à la masse des fidèles des directives favorables à ses seuls intérêts.
BOCAGE INFO - Dépêche Dépêche No 043/2022