Poutine obsédé par l’Holocauste
« Le seul allié international sur les champs de bataille de l’histoire de la Russie est Israël, en raison de l’Holocauste. » [1]
Alors que le conflit russo-ukrainien fait rage, il continue d’agir en Occident comme une sorte de test de Rorschach révélateur des postures politiques en vogue. D’une manière générale, le centre et la gauche ont adopté une position pro-ukrainienne forte, tandis que des éléments de la droite ont tenté de trouver un terrain d’entente avec la Russie de Poutine, utilisant souvent l’anti-wokisme et l’antipathie envers le mondialisme et l’OTAN comme dénominateur privilégié de solidarité idéologique. Mon opinion personnelle est qu’il est difficile pour les Occidentaux de se forger des opinions valables sur les mérites éthiques de chaque cause, car les deux causes (nationalisme ukrainien et séparatisme russe) ont chacune une certaine pertinence. C’est la dure réalité des États multiethniques où la population est divisée par l’affirmation identitaire et l’autodétermination. Au-delà de sa position de base sur le droit d’une nation à faire la guerre à une autre, la plupart des commentaires occidentaux sur le conflit en restent donc à se référer au test de Rorschach, davantage révélateur de l’orientation politique du commentateur que des véritables événements sur le terrain. Avec cette mise en garde, et puisque ce site Web a consacré beaucoup de travail à la question juive et de leur influence, l’analyse suivante offre non pas tant une autre « explication » ou une excuse de la guerre en cours, mais plutôt un coup de projecteur sur l’un de ses aspects les plus étranges, mais non moins importants : l’adoption, la promotion et l’utilisation par Vladimir Poutine du récit de l’Holocauste dans la poursuite d’objectifs géopolitiques.
La montée et la chute de la propagande russe de l’Holocauste
La Russie a fait partie intégrante de la création de l’industrie de l’Holocauste dès le début. Immédiatement après la Seconde Guerre mondiale, il était dans l’intérêt soviétique de délégitimer complètement les gouvernements et les peuples des pays de l’Europe de l’Est sélectionnés pour être absorbés dans le méga-État communiste. Accuser les peuples de Lettonie, de Pologne, de Lituanie ou d’Ukraine d’être complices de génocide ou de « crimes contre l’humanité », par exemple, était un moyen facile de les démoraliser et de réprimer le nationalisme antisoviétique. Les premiers propagandistes de l’Holocauste étaient bien sûr des reporters juifs russes comme Samary Gurary, Mark Markov-Grinberg, Max Alpert, Semen Fridlyand, Mikhail Trakhman et Georgy Zelma, qui ont publié des images sélectionnées que l’historien David Shneer a décrites comme appartenant à un nouveau « genre d’atrocité » du grand reportage. Alors que l’impact de leur travail s’est avéré particulièrement efficace en Union soviétique, la réponse occidentale aux rapports d’atrocités russes a d’abord été modérée et prudente, n’évoluant que grâce aux efforts répétés des journalistes juifs occidentaux et à la nature de plus en plus atroce des récits soviétiques. Lorsque le « Los Angeles Times » a publié des photos russes de Majdanek, par exemple, il a averti ses lecteurs que le matériel qu’il publiait pourrait être de la « propagande ». En Grande-Bretagne, le journaliste juif de la BBC Alexander Werth se souviendra plus tard qu’il était au début « continuellement frustré par la réticence de son rédacteur en chef à publier ses histoires d’horreur et d’atrocités ». [2]
Soutenu par les activités prolifiques du propagandiste juif soviétique Ilya Ehrenburg, le récit de l’Holocauste a d’abord été propagé et financé à l’échelle internationale par des personnalités-clés comme Solomon Mikhoels (président du Comité antifasciste juif officiel de l’Union soviétique) et le journaliste Vasily Grossman chargé de développer la propagande afin de collecter des fonds pour l’effort de guerre soviétique. Grossman, auteur du célèbre roman « Life and Fate » (revu par Spencer J. Quinn) a été le créateur de certaines des premières histoires de Treblinka, par exemple, y compris un rapport sur un garde de camp d’une force surhumaine qui aurait déchiré des bébés à mains nues. Mikhoels, quant à lui, a été spécialement chargé de faire appel aux sentiments nationaux des Juifs et a été envoyé aux États-Unis en 1943 pour collecter des fonds.
Après la guerre, le besoin soviétique d’un récit de l’Holocauste a disparu du jour au lendemain. Alors qu’elle a rapidement été adoptée en Occident comme méthodologie pour l’avancée du multiculturalisme et de la culpabilité blanche, en Union soviétique, la propagande des atrocités juives, en tant que discours dominant, a été plus ou moins éliminée. En 1948, Grossman, l’auteur de contes cruels, a été ostracisé et ses œuvres ont été marginalisées. En janvier 1948, Mikhoels a été invité à Minsk comme membre d’un jury en vue de l’attribution du prix Staline et a été tué dans une maison de campagne sous la supervision du chef de la police d’État soviétique biélorusse. Son corps a été écrasé par un camion et laissé dans une rue, répondant à la demande de Staline que sa mort soit attribuée à un « accident de voiture ». En novembre 1948, le Comité juif antifasciste fut officiellement dissous.
L’antipathie de l’Union soviétique envers le récit de l’Holocauste était directement liée à la nécessité de diffuser le message aux nouveaux États satellites que la nation russe avait lutté et souffert comme aucune autre, autrement dit davantage que les Juifs. La communauté juive internationale, autrefois utile pour financer l’effort de guerre et la propagande, ne pouvait être tolérée en tant que concurrent. L’humeur de Staline envers les Juifs déclina encore après la création d’Israël en 1947. Il avait été personnellement choqué par les manifestations publiques célébrant l’identité juive à Moscou, y compris les rassemblements de masse pour les grandes fêtes juives et l’affection pour Golda Meir. La « nation dans la nation » [l’Etat dans l’Etat] s’était manifestée de manière trop ostensible. En janvier 1949, « La Pravda » publia son célèbre article condamnant les « cosmopolites sans racines » et, en mars, le journal fut purgé de ses rédacteurs Juifs. Les officiers juifs de l’Armée rouge furent aussi limogés et les militants juifs bannis de la direction du parti communiste. Des centaines d’écrivains juifs ont été arrêtés et, s’ils écrivaient sous des pseudonymes russes, ils ont soudainement vu apparaître leurs vrais noms entre parenthèses. En août 1952, 13 Juifs ont été jugés, condamnés et exécutés pour espionnage antisoviétique.
À l’été 1949, le récit de l’Holocauste a de nouveau émergé comme une pomme de discorde politique, cette fois en Pologne. L’ambassadeur soviétique a écrit à Moscou en juillet pour se plaindre que 37 % des agents du Ministère polonais de la Sécurité publique étaient juifs dans un pays où les Juifs représentaient moins de 1 % de la population. Jakub Berman, l’un des dirigeants juifs du pays et ancien associé du propagandiste de l’Holocauste Solomon Mikhoels, a tenté à la hâte de désamorcer la situation en proposant un étrange marché – l’affirmation selon laquelle six millions de personnes étaient morts dans « l’Holocauste », mais que ce total impliquait trois millions de Juifs et trois millions de non-Juifs. [3]
Avec une telle proposition, en forme de partage des bénéfices générés par l’industrie de l’Holocauste, Berman s’est acheté du temps et a réussi à éviter les purges anti-juives plus sévères résultant du fameux « complot des blouses blanches », la dernière tentative de Staline de freiner l’influence juive en Union soviétique. Le récit de l’Holocauste, en tant qu’histoire propre aux victimes juives, est ensuite tombé en sommeil en Russie pendant un demi-siècle.
Poutine fait revivre « l’Holocauste »
Comme il le précise dans son long discours annonçant une « action militaire spéciale » en Ukraine, Poutine est un passionné d’histoire et il est très sensible aux leçons de l’histoire, ou plutôt à la politique de l’histoire, qui influencent la culture, l’identité nationale, la géopolitique et même les objectifs militaires. Il n’est donc pas si surprenant qu’il se réfère au passé afin d’assurer son emprise sur les nations voisines. L’utilisation intensive par Poutine du récit de l’Holocauste est d’un intérêt particulier parce qu’il a ravivé l’une de ses intentions originales : employer ce récit comme une arme contre le nationalisme anti-russe dans ce qui sont maintenant les anciens États satellites soviétiques. Que Poutine soit un « vrai croyant » de l’histoire de l’Holocauste, ou qu’il l’utilise uniquement pour des raisons tactiques, est hors de propos. Le récit de l’Holocauste est essentiel à la guerre idéologique de Poutine en Europe de l’Est et à son ambition continue de forger des liens plus forts avec Israël. L’un des résultats est que Poutine est devenu l’un des principaux promoteurs du récit de l’Holocauste à l’échelle mondiale.
Dans « La Russie de Poutine et la falsification de l’histoire » (2020), Anton Weiss-Wendt écrit : « Dans un contexte international, Poutine a fait référence à l’Holocauste pour la première fois lors de la visite officielle du Premier ministre israélien Ariel Sharon en Russie en novembre 2003. Poutine a souligné l’importance de construire des ponts avec la diaspora russe en Israël et, à un moment donné, a proposé d’organiser une exposition sur l’Holocauste au Musée de la Victoire à Moscou. (...) À partir de 2005, à l’approche du soixantième anniversaire de la victoire sur l’Allemagne nazie, les références formelles à l’Holocauste ont proliféré. Depuis lors, le régime de Poutine a fermement intégré l’Holocauste dans sa politique étrangère, ce qui en fait essentiellement un instrument de « soft power ». L’Holocauste fait maintenant partie de la politique de l’histoire russe, coordonnée au plus haut niveau du gouvernement. »
Si Poutine est désireux de faire revivre le récit de l’Holocauste en Russie et de l’exporter dans le monde entier, nous devrions être clairs sur la version de l’Holocauste que Poutine préfère. Poutine a adopté ce que nous pourrions appeler le « modèle Berman », du nom du Jakub Berman, décrit ci-dessus, qui a tenté d’apaiser Staline avec ses estimations victimaires moins ambitieuses, partagées entre juifs et soviétiques. En d’autres termes, Poutine ne s’intéresse au récit de l’Holocauste que dans la mesure où il peut être politiquement utile à l’État russe.
En avril 2005, Poutine s’est rendu en Israël et a déclaré que « le peuple juif, comme le peuple de notre pays, a subi des pertes massives pendant la Seconde Guerre mondiale ». Il a déploré que d’anciens États soviétiques érigeaient des statues glorifiant les « antisémites », les « nazis » et les « Waffen SS ». Cela devrait être un point commun, a fait valoir Poutine, que « les Juifs et les Russes ont le même statut [péjoratif] » dans les pays nationalistes post-soviétiques. L’important est donc que les Juifs et les Russes devraient être considérés comme des frères dans la souffrance. Plus Poutine peut renforcer les prétendues souffrances historiques des Juifs, plus il peut partager les avantages de la propagande qui en résultent, d’autant plus que l’un des effets secondaires les plus puissants d’un tel récit est que les nationalismes des petits États environnants peuvent être dénigrés, ternis et déclarés illégitimes. Mais le partage de ces avantages, comme nous le verrons, est à la fois crucial et controversé.
Monuments commémoratifs
Il y a une mise en scène mal conçue dans la promotion russe de l’Holocauste, illustrée par le don comique du Kremlin offrant un monument de l’Holocauste à Israël en 2005. De l’avis général, le gouvernement russe avait commandé l’œuvre au pied levé à Zurab Tsereteli, président de l’Académie des Arts de Russie. La rapidité de la réalisation est suggérée par le fait que Tsereteli semble avoir réutilisé des modèles d’une statue antérieure toujours visible à Moscou, ce qui a amené les Israéliens à s’interroger sur un monument censé représenter des victimes juives nues de l’Holocauste, dont aucune ne semble être circoncises.
Cette approche hâtive de la promotion de l’Holocauste ne diminue pas son importance. La Russie s’est engagée dans un « programme complet de commémoration de l’Holocauste ». [4]
En 2012, Poutine a intensifié ses approches envers les Juifs à l’échelle internationale en utilisant le récit de l’Holocauste comme vecteur de dialogue. Weiss-Wendt commente que lors d’une visite en Israël en juin 2012, Poutine a évoqué [l’Holocauste] presque chaque fois qu’il a rencontré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. « La Russie et Israël sont tous deux sensibles à une interprétation biaisée de l’histoire », a-t-il déclaré. (...) Netanyahou était heureux de rappeler à plusieurs reprises qu’au fil des ans la Russie et Israël étaient d’accord sur certaines questions de l’histoire.
La même année, Poutine a établi des relations plus formelles avec le mouvement russe Habad, Weiss-Wendt suggérant que « le Kremlin ignore peut-être ce qu’implique cette relation avec Habad, mais il les courtise néanmoins en raison de leurs relations internationales, dans la croyance de la force de la communauté juive internationale ». Moscou a été partie prenante dans le projet de Musée juif et du Centre de la tolérance inauguré la même année. Poutine a été un partisan majeur du projet dès le début, faisant symboliquement don d’un mois de salaire en faveur des coûts de construction. Le FSB, successeur du KGB, a fourni au centre un certain nombre de documents historiques, une initiative illustrant une relation beaucoup plus large entre le gouvernement russe et la communauté juive organisée en Russie, puisque la Fédération des communautés juives de Russie dispose d’un département spécial dédié à la coopération privilégiée continue avec le Ministère de la Défense et les organismes d’application de la loi.
Le « modèle Berman » de Poutine reste cependant un point d’achoppement avec les Juifs. Alors que les deux rabbins les plus éminents de Russie ont souligné le volet « tolérant » du nouveau musée, Poutine a veillé à ce que les intérêts russes puissent continuer à s’appuyer sur la propagande d’atrocités des victimes juives. Dans un discours public, Poutine a suggéré que le musée soit rebaptisé « Musée juif russe et Centre de la tolérance ». « Il est situé en Russie, non ? Et nous y sommes parvenus ensemble. » Ses commentaires rappelaient un incident de 2012 dans lequel les autorités russes ont remplacé une plaque commémorative à Rostov-sur-le-Don qui avait affirmé que 27 000 Juifs avaient été tués dans un ravin des environs (même Yad Vashem suggère qu’un tel chiffre est une exagération grossière) par une plaque indiquant seulement que des « citoyens soviétiques » avaient été tués dans la région.
L’ADL russe
En plus d’investir dans les monuments de l’Holocauste, le Kremlin a également travaillé au développement et à la promotion de sa propre version de l’ADL (Anti-Diffamation League). L’une des figures centrales de la Fédération des communautés juives de Russie est l’oligarque juif né en Ukraine Boris Spiegel, fondateur et ancien président de « Monde sans nazisme », et ancien président du « Congrès mondial des Juifs russes ». « World Without Nazism » est présenté comme une « ONG internationale de défense des droits de l’homme » et suit de près le manuel de l’ADL. Les objectifs déclarés de l’organisation comprennent « le renforcement des forces antifascistes, la mobilisation de l’opinion publique mondiale en annonçant l’importance du jugement de Nuremberg, la promotion de la dénazification des pays d’Europe centrale et orientale, la répression de l’apologie du nazisme, la sauvegarde des droits des minorités et la lutte contre la négation de l’Holocauste ». Spiegel était un critique sévère de « l’extrémisme et du néonazisme » en Ukraine, et « World Without Nazism » a approuvé l’annexion russe de la Crimée. Les propres affirmations de Poutine d’être actuellement engagé dans la « dénazification » de l’Ukraine illustrent en partie l’influence de ce genre de rhétorique, même si elle est tactique plutôt que sincère.
Anton Weiss-Wendt décrit un effort russo-sémite de plus en plus intégré pour promouvoir le récit de l’Holocauste, et les interprétations historiques favorables aux Russes, à l’échelle mondiale : « Depuis 2009, les organisations juives russes ont été de plus en plus incorporées dans les projets politiques de Moscou. Le 27 janvier 2009, le Ministère des Affaires étrangères, en collaboration avec le Comité de l’information des Nations Unies, a organisé à New York un symposium sur le thème « Leçons de l’Holocauste et de la modernité ». Selon un diplomate russe, l’événement mettait en vedette « les principales organisations à but non lucratif russes et américaines », le Bureau des droits de l’homme de Moscou et la branche américaine du Congrès mondial des Juifs russes. En décembre 2009 à Berlin, cette dernière organisation – en coopération avec des organisations juives et antifascistes non spécifiées d’Europe et de la CEI – a tenu une conférence avec un titre modifié. « Leçons de la Seconde Guerre mondiale et de l’Holocauste ». Ensuite, le Ministère des Affaires étrangères a sorti la grosse artillerie de connivence avec le délégué de l’organisation « Monde sans nazisme ». Le 10 février 2011, au siège de l’ONU, le « Congrès mondial des Juifs russes » et « Monde sans nazisme » (tous deux dirigés par Spiegel) ont organisé une table ronde intitulée « Le monde sans nazisme : l’objectif mondial de l’humanité aujourd’hui et le soixante-cinquième anniversaire du procès de Nuremberg ». La table ronde a proclamé que le jugement de Nuremberg était la vérité ultime, a condamné « l’apologie du nazisme » et a dénoncé toute tentative de falsification de l’histoire. Pour diffuser la vérité sur la Seconde Guerre mondiale, les participants à la table ronde ont proposé de mener des campagnes éducatives et de « propagande médiatique ».
Spiegel a eu d’autres influences durables en Russie. Au printemps 2013, il a présenté un projet à la Douma de ce qui allait devenir la loi contre l’apologie du fascisme. Le terme « Holocauste » est utilisé 53 fois dans le projet et mentionne explicitement le « déni de l’Holocauste » comme une forme de « propagande du nazisme ». L’insistance de Poutine pour le « modèle Berman » est cependant restée forte. Aucune mention de l’extermination des Juifs n’apparaît dans la législation finale promulguée. Spiegel a finalement survécu à sa « collaboration » en faveur de Poutine. Il a été emprisonné l’année dernière, et il y a des rumeurs selon lesquelles son entreprise de la Big Pharma a été reprise par le FSB.
Malgré sa poursuite d’un « modèle Berman » qui n’est qu’à moitié utile aux Juifs, la Russie s’est de plus en plus présentée comme un « allié naturel » des Juifs contre l’antisémitisme et la négation de l’Holocauste. En janvier 2016, Poutine a rencontré les dirigeants du Congrès juif européen et leur a dit qu’ils étaient « l’allié naturel » de la Russie dans « la lutte contre l’antisémitisme, la sauvegarde de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale et la lutte constante contre l’apologie du nazisme ».
Poutine a été remercié pour ses remarques par Moshe Kantor, actuellement l’un des seuls principaux oligarques juifs russes à avoir échappé aux sanctions occidentales, qui a suggéré que la situation des Juifs russes était la meilleure de toute l’Europe. Poutine, rayonnant de joie, a suggéré que tous les Juifs souhaitant quitter l’Europe occidentale devraient « venir ici, en Russie. Nous sommes prêts à les accepter ».
Culture et éducation
La Russie a également investi dans la promotion culturelle du récit de l’Holocauste, notamment avec la sortie en 2018 du film à gros budget « Sobibor ». Le film, qui n’hésite pas à exploiter les pires poncifs de circonstance, comme la mort de centaines de femmes nues dans une chambre à gaz, une scène de viol, une immolation, des passages à tabac sauvages, des flagellations, des coups de couteau, des matraquages et des exécutions par fusillades, a été l’idée originale du ministre russe de la Culture Vladimir Medinsky, dont le Ministère a financé sa production. Selon « Times of Israel », le film Sobibor « a fait sensation en Russie grâce à une campagne de commémoration menée par le gouvernement qui a culminé cette année ». Le Kremlin a mis le visionnage du film à l’ordre du jour lors du sommet de Moscou entre le Président Poutine et le Premier ministre israélien Netanyahu en janvier 2018. En avril, Valentina Matvienko, présidente du Conseil de la Fédération de la Douma, a organisé une projection et une discussion conjointes par vidéo-conférence avec son homologue à la Knesset israélienne. Des projections spéciales du film ont été organisées dans le monde entier, encourageant une frénésie de l’Holocauste jamais vue depuis « La Liste de Schindler ».
Mikhaïl Ponomarev, du Conseil de la Fédération de Russie, a proposé une politique d’État sur l’histoire qui serait coordonnée au niveau fédéral. Parmi un ensemble de lois, il inclut des lois contre « la renaissance du nazisme », des lois promouvant les organisations qui surveillent les manifestations du néonazisme, appelle à un lobbying intensif du Conseil de l’Europe pour « un programme commun sur l’histoire de la Seconde Guerre mondiale et, en particulier, l’Holocauste », et offre un parrainage à toute bourse « sur les crimes de masse nazis », en particulier le meurtre de masse des Juifs. La Société historique russe a été suggérée comme un véhicule utile pour contrer les récits historiques « anti-russes » tels que la famine de l’Holodomor en Ukraine en 1932-33. Le multiculturalisme russe, quant à lui, devait être appliqué par le Ministère de la Culture, avec des exigences selon lesquelles toutes les représentations de l’histoire des nombreux groupes ethniques de la Russie devraient « viser à réduire les tensions interethniques » et à construire une solidarité nationale.
Dénazification
La principale raison d’être de la promotion du récit de l’Holocauste par l’État russe semble être une tentative de soft power visant les anciens États satellites soviétiques en vue de les présenter sous une forme négative. Alors que l’Ukraine est la cible la plus connue des efforts actuels de « dénazification » russes, l’intégration du récit de l’Holocauste dans la politique étrangère russe a donné lieu à des accusations et des attaques rhétoriques très similaires ces dernières années contre la Pologne, la Lettonie, la Lituanie et l’Estonie. La politique de l’histoire, en particulier celles liées au récit de l’Holocauste, est devenue une partie intégrante de la technologie diplomatique et politique de la Russie.
En 2019, Poutine s’en est pris à la Pologne après que le Parlement européen eut adopté une résolution en septembre identifiant le pacte Molotov-Ribbentrop de 1939 comme la cause immédiate de la Seconde Guerre mondiale et accusant la Russie de blanchir les crimes de Staline. Poutine, en guise de réponse, « a blâmé la Pologne pour l’antisémitisme de l’entre-deux-guerres » et a souligné la destruction des monuments soviétiques à la gloire de l’Armée rouge qui a « libéré les pays européens du nazisme ». [5]
Acculé dans un coin en termes d’interprétation historique, « Russia in Global Affairs », une revue de politique étrangère liée au Kremlin, a divisé le monde entre amis et ennemis. Le seul allié international sur les champs de bataille de l’histoire de la Russie est Israël, en raison de l’Holocauste. (...) La Russie devrait tendre la main au « lobby juif » américain, suggère Dmitry Efremenko, de l’Académie des sciences. Peut-être aux Juifs en général, ajoute Alexander Philippov, professeur à l’École supérieure d’économie de Saint-Pétersbourg. [6]
Le journal a suggéré que la Russie devrait concentrer une attaque de soft power contre la Pologne en tant que principal adversaire, basée fortement sur des accusations d’antisémitisme, et chercher des alliés « dans les pays d’Europe du Sud avec une gauche historiquement forte, comme l’Espagne et la Grèce ».
Aussi étrange que cela puisse paraître, la vision du Kremlin selon laquelle les Russes et les Juifs sont liés par l’histoire et entourés de nazis s’est enracinée à Moscou. En 2015, lorsque Poutine n’a pas été « accidentellement » invité à assister à une cérémonie à Auschwitz, il s’est rendu au Musée juif et au Centre de la tolérance à Moscou. Là, il a parlé d’abondance d’antisémitisme et de russophobie, de nationalisme et de terrorisme. Parmi les différentes ethnies qui ont combattu dans les rangs de l’Armée rouge, il n’en a mentionné que deux : les Russes et les Juifs. Dans le camp opposé, il a placé des partisans de Bandera en Ukraine et des nazis baltes. (...) Poutine a habilement lié cette « leçon d’histoire » à la « destruction de sang-froid de la population pacifique du Donbass ». L’enjeu soulevé par Poutine est difficile à ignorer : liés par des expériences tragiques, les Juifs devraient se joindre aux Russes pour repousser le nationalisme violent du type ukrainien et balte. [7]
Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères et aujourd’hui connu grâce à la guerre en Ukraine, a passé une grande partie des dix dernières années à faire pression sur l’ONU pour obtenir des résolutions visant à empêcher ou à condamner les États baltes d’ériger des statues aux nationalistes, dont certains ont combattu dans les divisions allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale. Dans cet effort, il a travaillé en étroite collaboration avec le Congrès juif mondial et le Congrès juif européen (de Moshe Kantor). Les deux organisations n’étaient que trop désireuses d’ajouter un soutien vocal à la résolution 67/154 défendue à l’Assemblée générale de l’ONU par Lavrov, qui tentait de salir la marche annuelle lettone des anciens soldats de la Waffen-SS en « impliquant collectivement tous les membres de la Waffen SS dans des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ». Les États-Unis ont voté contre la résolution et les pays de l’UE se sont abstenus. À la grande colère du Kremlin, l’Ukraine a voté avec les États-Unis et s’est opposée à la mesure.
En plus d’introduire des mesures visant à vilipender les statues et les commémorations nationalistes, la Russie n’a « jamais manqué de diffuser un nouvel épisode de l’histoire ou de la politique entre la Russie et ses voisins de l’Europe de l’Est en relation avec l’Holocauste ». [8]
Lorsqu’un monument au soldat soviétique a été vandalisé à Tallinn, en Estonie, en mai 2006, par exemple, le Ministère russe des Affaires étrangères s’est plaint à l’Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OCDE) que cet « incident extrémiste » allait « à l’encontre de la sensibilisation à la tragédie de la Seconde Guerre mondiale et de l’Holocauste ». Anton Weiss-Wendt conclut que « le modus operandi de la Russie instrumentalise l’Holocauste pour s’adapter à toute nouvelle tournure de la politique de mémoire régionale qu’elle considère comme antagoniste ».
Conclusion
Tout comme un essai précédent que j’ai écrit sur « les enjeux juifs en Ukraine », ce qui est proposé ici n’est pas une « explication » de la guerre russo-ukrainienne, mais une clarification de certains de ses aspects les plus étranges et les plus troubles. Malgré tous mes efforts, j’ai du mal à trouver beaucoup de choses de part et d’autre, ukrainiennes ou russes, auxquelles je pourrais apporter un soutien ferme. Les deux camps sont des bourbiers de corruption, de subversion et de couches d’intérêts impossibles à démêler pour les étrangers.
À qui profite l’obsession de Poutine pour l’Holocauste ? Séduire les Juifs, mais seulement dans une certaine mesure. L’investissement massif de la Russie dans la promotion de l’idée de l’Holocauste aura sans doute un certain impact pour faire revivre le récit à un moment où son historicisation commence à s’accélérer. Il ne fait aucun doute que les Juifs bénéficieront davantage des propositions législatives accessoires à la promotion du récit lui-même, en particulier lorsque Poutine semble ne vouloir qu’un « modèle Berman » du récit qui prive les Juifs de son principal avantage – le concept des Juifs en tant que victimes uniques. En d’autres termes, le lobbying mondial de la Russie pour des programmes d’éducation obligatoire et la criminalisation de la négation de l’Holocauste sera infiniment plus utile aux Juifs que les exhibitions indécentes du film Sobibor.
La Russie bénéficiera-t-elle de son rôle de promoteur mondial de l’Holocauste ? Cela reste à voir, même si cela me semble tout à fait téméraire et méprisable. L’approche de la Russie à l’égard des Juifs a eu des résultats mitigés, voire médiocres, jusqu’à présent. Les oligarques juifs ont quitté le navire depuis qu’ils ont commencé à ressentir les sanctions occidentales, ce qui a incité Poutine à s’en prendre à une « cinquième colonne » de « racailles et de traîtres » qui seront crachés « comme un moucheron qui a accidentellement volé dans nos bouches ». Poutine aura-t-il son « moment Staline » ? J’en doute, parce que Poutine a « tout donné » dans sa stratégie pro-juive malgré son manque de résultat. Israël, qui cherche toujours à avoir le beurre et l’argent du beurre, poursuit actuellement une politique neutralité ambigüe entre les États-Unis et la Russie. Les affirmations de la Russie de combattre le nazisme en Ukraine n’ont pas provoqué la moindre réponse de la communauté juive internationale, tandis que les frappes de missiles sur Kiev, entraînant des dommages aux mémoriaux juifs, ont suscité l’indignation. Le monde a plus ou moins rejeté le récit de l’Holocauste de la Russie ou, pire encore pour Poutine, ne s’en soucie tout simplement pas.
C’est peut-être la critique la plus cinglante que l’on puisse faire à propos de l’obsession de Poutine pour l’Holocauste, quand, en désespoir de cause, il l’instrumentalise pour s’offrir une certaine légitimité morale au sein de la sphère orientale. Poutine a attaché la politique étrangère russe à quelque chose qui aurait dû disparaître avec Mikhoels et les autres propagandistes après la Seconde Guerre mondiale. Quelle est donc cette verrue étrange et solitaire pour laquelle il faut mourir ?
NOTES
[1] Anton Weiss-Wendt, Putin’s Russia and The Falsification of History: Reasserting Control Over the Past (New York: Bloomsbury, 2020).
[2] D. Shneer, Through Soviet Jewish Eyes: Photography, War, and the Holocaust (New Brunswick: Rutgers University Press, 2011), 164.
[3] See T. Snyder, Bloodlands: Europe Between Hitler and Stalin (New York: Basic Books, 2010).
[4] Weiss-Wendt, Putin’s Russia and the Falsification of History.
[5] Weiss-Wendt, Putin’s Russia and the Falsification of History.
[6] Ibid.
[7] Ibid.
[8] Ibid.
Source : https://www.theoccidentalobserver.net/2 ... obsession/
COMMENTAIRE
Le point de vue russe sur l’Holocauste a beaucoup évolué en vingt ans comme le démontre un article publié par le journaliste Serguei Stefanov intitulé « L’Etat d’Israël fut fondé sur le mythe de l’Holocauste », publié en date du 10 avril 2002 par le quotidien de Moscou « La Pravda » (La Vérité). Selon cet article, « les dernières recherches conduites par des scientifiques de différents pays sur le génocide de masse envers les Juifs et le nombre véritable de victimes attestent de multiples et grossières exagérations et distorsions des événements réels. (…). Quelque 150 000 Juifs sont morts à Auschwitz. La raison principale d’une telle mortalité était les épidémies de typhus. (…). Naturellement, il est impossible de résumer tout le problème en un seul article. Cependant, le fait que discuter les différentes versions de l’Holocauste soit illégal dans beaucoup de pays européens montre l’importance du sujet. (…) L’Etat d’Israël naquit sur la base du mythe de l’Holocauste car le monde n’aurait jamais permis à Israël d’exister sans ce mythe. »
Cet article est une conséquence directe de la conférence internationale organisée à Moscou par Jürgen Graf les 26 et 27 janvier 2002 sur les thèmes du Mondialisme et du Révisionnisme. A cette époque, les questions relatives au révisionnisme pouvaient être discutées librement en Russie, car la Douma (le Parlement russe) avait, par trois fois, refusé une loi réprimant la liberté d’expression, semblable à l’article 261 bis du Code pénal suisse, que le lobby juif cherchait déjà imposer à ce pays. Les livres de Jürgen Graf ainsi que des brochures de l’Association Vérité & Justice avaient été traduits en russe et massivement diffusés : en décrivant son expérience des procès d’opinion en Suisse, Jürgen Graf, qui par ailleurs parle couramment le russe, avait contribué à éviter que la Russie adopte une loi réprimant la liberté d’expression. La Russie a vécu plus de soixante-dix ans sous le joug d’un régime judéo-bolchevique qui a assassiné près de cent millions de personnes de par le monde : elle a déjà fait l’expérience des procès staliniens et sait ce que signifie les restrictions à la liberté d’expression.
En courtisant Israël, Poutine s’imagine qu’il pourra résoudre la question de l’Ukraine simplement en soutenant la thèse de l’Holocauste. La réalité est évidemment plus complexe.
Délivrée du joug communiste, la Russie s’est reconstruite au cours de ces trente dernières années avec l’ambition de recouvrer le rang qui était le sien avant la Première guerre mondiale.
Pour les sionistes, l’origine khazar des juifs ashkénazes est à priori une hérésie car cette filiation contrarie la thèse du grand retour du « peuple sans terre sur une terre sans peuple », puisque les Khazars ne sont pas d’origine sémite, mais turco-mongole. Mais comme l’implantation sioniste en Palestine s’enferre dans une confrontation sans issue, le gouvernement israélien se doit de réfléchir à un plan B, autrement dit revendiquer le cas échéant un autre territoire « sans peuple » capable d’assurer la survie du peuple « sans terre… ».
L’implication des Khazars dans la crise ukrainienne n’est un mystère pour personne, depuis la révolution Orange de 2004 jusqu’à l’insurrection de la place Maïdan à Kiev en 2014, qui plongea l’Ukraine dans le chaos et la partition. Dans une déclaration publiée par « Le Figaro » du 8 janvier 2015, George Soros appelle l'Occident à débourser 50 milliards de dollars pour éviter une faillite de l’Ukraine.
Soros estimait en 2015 qu’un soutien financier à l’Ukraine est une nécessité si l’on veut éviter une guerre. Les dirigeants européens « auraient tort de considérer que l’Ukraine est un pays comme un autre qui a juste besoin d’assistance financière », affirmait déjà Soros. Sa fondation, International Renaissance, dont le siège est à Kiev, souffle sur le feu pour inciter l’Union européenne à financer ses propres projets.
L’assistance à l'Ukraine devrait être considérée comme une « mesure de défense de la part de l’Union européenne », ajoutait-il le plus sérieusement du monde. « L’Europe et les Etats-Unis veulent éviter une guerre en Ukraine, mais s’ils ne compensent pas les sanctions contre la Russie par une aide financière importante à l’Ukraine, ils risquent bien de l’avoir, cette guerre ! »
L’Europe doit réaliser qu’elle est « directement menacée » par la Russie, laquelle offre « une autre vision du monde où la violence remplace l’Etat de droit ».
Pour contrer cette agression, l’Europe doit impérativement soutenir l’Ukraine pour éviter sa faillite financière, insiste le « mécène », qui a déjà soutenu en 2003 la « Révolution des Roses » en Géorgie, puis, une année plus tard, la « Révolution Orange » en Ukraine.
Israël 2.0, (Nouvel Israël) est un projet colonialiste dont le but est de former un Etat juif en Ukraine sur les territoires de ses cinq régions du sud : Odessa, Dniepropetrovsk, Zaporojie et Mykolaïv. Ainsi, d’ici quelques années, on prévoit qu’environ 5 millions de Juifs arriveront en Ukraine pour édifier la Nouvelle Jérusalem.
La première étape consiste à leur faire de la place : elle est déjà bien engagée puisque le conflit en cours a déjà provoqué l’exode de plus de 4 millions d’Ukrainiens.
La deuxième étape consiste à initier un changement de régime en Russie grâce à l’inculpation de ses dirigeants, d’ores et déjà accusés de crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide…
Le projet de cette « Nouvelle Jérusalem » se fonde sur la loi du 1er octobre 2015 sur la décentralisation et la loi No 38 du 1er juillet 2021 sur les peuples « autochtones ». Elle s’est concrétisée début 2017 avec le débarquement dans le port d’Odessa des premiers migrants juifs.
Ces 183 colons sont venus en Ukraine de Haïfa pour poser la première pierre de la Nouvelle Jérusalem « céleste »…
La direction de la Nouvelle Jérusalem sera confiée à un « Conseil des bienveillants » composé de douze chefs.
En juillet 2019, l’Ukraine a reçu un financement de la Suisse (25 millions d’euros), de l’UE (137 millions d’euros + 29,5 millions d’euros) et une assistance technique des Etats-Unis (695 millions d’euros) pour soutenir la « décentralisation », autrement dit la mise à l’encan du territoire au profit des Khasars.
Le milliardaire khazar Igor Kolomoïsky, autre cheville ouvrière de ce projet, règne sur un véritable empire (banque, transport aérien, sidérurgie, médias, pétrole, agro-alimentaire, etc…) depuis son fief de Dniepropetrovsk. Il a pignon sur rue à Genève, sa deuxième résidence, d’où il ne sort que protégé par ses gardes du corps israéliens.
Il a offert un million de dollars à qui assassinera Oleg Tsarev, député pro-russe et ancien candidat à la présidentielle ukrainienne du 25 mai 2014. Cette incitation publique au meurtre n’a pas empêché les incorruptibles magistrats du canton de Genève de lui accorder un permis de séjour.
Igor Kolomoïsky peut compter sur l’appui de deux poids-lourds locaux : Alexander Dubilet, président de PrivatBank, et le rabbin Shmuel Kaminezki, qui règne sur la communauté juive de la ville, forte de 50 000 personnes.
Ces philanthropes dirigent leurs affaires depuis le Menorah Center, un complexe où la culture se mélange à la religion et aux trafics en tout genre. Le monde peut compter sur eux pour plonger l’Ukraine dans un nouveau bain de sang…
BOCAGE INFO - Dépêche Dépêche No 121/2022