Rafle du Vél'd'Hiv (16-17 juillet 1942)
Partout en France, aujourd’hui et demain, ont lieu des cérémonies de commémoration de la Rafle du Vel d’Hiv, vaste opération nazie d’arrestation de Juifs opérée à Paris, sur ordre des autorités allemandes, avec la collaboration de la police française.
Cette opération entraîna l'arrestation de 13 152 Juifs, dont la plupart (4 115 enfants, 2 916 femmes, 1 129 hommes) furent entassés dans l'enceinte du Vélodrome d'Hiver avant leur déportation. Elle fut menée dans le cadre de la politique nazie d'extermination des Juifs de toute l'Europe occupée décidée lors de la conférence de Wannsee, en janvier 1942.
Le programme génocidaire nazi prévoyait dans un premier temps la déportation de 30 000 Juifs de la zone occupée et 10 000 de la zone libre. Le gouvernement français dirigé par Pierre Laval limite les arrestations aux Juifs étrangers ou considérés comme « apatrides ». Adolf Eichmann négocie avec la police française – Jean Leguay (délégué de la police de Vichy en zone occupée) et René Bousquet (secrétaire général de la police française) – qui accepte de collaborer et d'organiser seule la rafle.
Une journée nationale commémorative (le dimanche suivant le 16 juillet) rappelant le drame a été instituée par le président François Mitterrand en 1993. Son successeur, Jacques Chirac, opère le 16 juillet 1995 un véritable tournant mémoriel, en reconnaissant, pour la première fois au nom de la République, la complicité de l’appareil de l’État français dans la persécution des Juifs.
La loi du 10 juillet 2000 a permis d’officialiser cette journée du souvenir en « instaurant une journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et d’hommage aux « Justes » de France ».
http://www.crif.org/fr/actualites/rafle ... 1942/51729
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Les «juifs bruns», c’est-à-dire les juifs de la collaboration avec l’Allemagne nationale-socialiste, ceux des Conseils juifs à travers toute l’Europe occupée («l’internationale juive de la collaboration»), n’auraient évidemment pas donné leur accord aux déportations s’ils avaient su que celles-ci aboutissaient à l’assassinat de leurs coreligionnaires dans des abattoirs chimiques. En France, l’Union générale des Israélites de France (UGIF) avait collaboré à la rafle du Vel’ d’hiv’. En 1947, au procès de Xavier Vallat, Mllle Libers rappelait dans quelles circonstances elle avait été engagée comme assistante par l’UGIF le 16 juillet 1942 :
Je suis venue me présenter à l’UGIF parce que, journaliste n’ayant plus d’emploi pendant la guerre, j’ai pensé qu’étant assistante sociale à l’UGIF je pourrais secourir quelques misères humaines. — Je m’y suis présentée en mai 1942. Il me fut répondu qu’en ce moment, il n’y avait pas de travail. J’attendis, et c’est le 15 juillet 1942 au soir que je reçus un pneumatique me priant de me présenter à l’UGIF le 16 juillet au matin. Le 16 juillet au matin, je me rendis à 9 heures à l’UGIF et me trouvais là devant d’autres personnes qui venaient solliciter du travail à l’UGIF. Nous assistions, à ce moment, à une véritable mise en scène, c’est-à-dire qu’on nous faisait préparer des étiquettes avec une petite ficelle, qui devaient certainement servir à être accrochées à quelque chose ou quelque part. — Le 16 juillet, dans la nuit, eurent lieu les rafles monstres de femmes et d’enfants juifs. Nous comprîmes, le 17 au matin, qu’on nous avait fait préparer ce travail [b]parce qu’on savait déjà dès le 15 que les rafles auraient lieu [1].
La même Mlle Libers ajoute que l’UGIF pourvoyait ses assistantes sociales d’ordres de mission signés des autorités SS pour aller chercher des enfants juifs et les amener au centre Lamarck d’où ils étaient ensuite conduits à Drancy [2]. On sait que, de Drancy, certains étaient ensuite envoyés à Auschwitz.
Le camp de Drancy était, sous la surveillance des autorités allemandes et françaises, largement autogéré par les juifs [3].
ROBERT FAURISSON: Les juifs bruns ont collaboré avec l?Allemagne de Hitler
Sur le rôle de l'UGIF dans cette affaire comme dans bien d'autres, on aura intérêt à lire l'ouvrage du juif Maurice Rajsfus, "Des juifs dans la collaboration/L'UGIF 1941-1944", éd. EDI, Paris 1980, préface de Pierre Vidal-Naquet.
http://fr.scribd.com/doc/60253102/Mauri ... -1941-1944