Le regard des jeunes sur la Shoah : connaissance, représentations et transmission

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Le regard des jeunes sur la Shoah : connaissance, représentations et transmission

Postby phdnm » 8 months 2 weeks ago (Wed Sep 21, 2022 8:03 am)

Le regard des jeunes sur la Shoah : connaissance, représentations et transmission


19/09/2022

A l’occasion de la cérémonie du souvenir en mémoire des déportés et des victimes de la Shoah, l’IFOP a réalisé pour le Journal du Dimanche et l’Union des étudiants juifs de France une grande enquête auprès des jeunes Français âgés de 15 à 24 ans. Cette étude vise notamment à mieux appréhender le niveau de connaissance des jeunes Français à l’égard des principaux génocides du XXe siècle ainsi que la perception et les représentations associées à la Shoah. En voici les principaux enseignements.

  • La Shoah est bien identifiée au sein de la jeunesse française avec 86 % des moins de 25 ans qui déclarent en avoir entendu parler. La Shoah (86 %) est mieux identifiée que le génocide des Arméniens (71 %) ou des Tutsis (49 %).
  • En dépit d’une connaissance qui demeure perfectible (un jeune sur deux estime que le génocide a fait moins de 5 millions de victimes), l’école joue plutôt bien son rôle est le premier vecteur d’informations.
  • Les attitudes révisionnistes ou négationnistes sont très minoritaires au sein de la jeunesse française : 80 % estiment que la Shoah est un crime monstrueux contre 10% un drame parmi d’autres de la guerre, 3 % une exagération et 1 % une invention
  • La jeunesse française est également attachée au devoir de mémoire : 89 % des sondés estiment qu’il est important d’enseigner la Shoah aux jeunes générations afin d’éviter que cela ne reproduise
  • Si les attitudes révisionnistes sont minoritaires, les enjeux de concurrence des mémoires sont présents parmi les jeunes. 33 % des sondés estiment ainsi que la commémoration de la Shoah empêche l’expression d’autres drames de l’histoire.
  • Dans les faits, un jeune sur cinq indique d’ailleurs avoir déjà assisté à la remise en cause par un ou plusieurs élèves de certains aspects du génocide. Une proportion qui monte à 30 % parmi ceux qui vivent dans des banlieues populaires.

https://www.ifop.com/publication/le-regard-des-jeunes-sur-la-shoah-connaissance-representations-et-transmission-2/

L'Ecole enseigne bien la Shoah

Que n'a-t-on entendu encore récemment sur ce sujet ! Selon un sondage IFOP réalisé pour le JDD et l'Union des étudiants juifs de France, 86 % des jeunes de 15 à 24 ans connaissent le génocide juif. Ils y associent très majoritairement les chambres à gaz, Auschwitz et la rafle du Vel d'hiv. Cette connaissance vient de l'école pour 83 % d'entre eux, loin devant les films. 89 % de ces jeunes trouvent que c'est « important d'enseigner la Shoah aux jeunes générations afin d'éviter que cela ne se reproduise ». Un tiers trouve que « la Shoah est trop abordée au détriment d'autres aspects historiques tels que la guerre d'Algérie ou la traite négrière ». 75 % estiment que l'enseignement de la Shoah à l'école se déroule de manière satisfaisante.

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2022/09/20092022Article637992489152520379.aspx

COMMENTAIRE

Ces sondages sont sans valeur scientifique si l’on veut bien admettre que toute approche scientifique se détermine par la confrontation thèse-antithèse-synthèse. Or, si l’antithèse est criminalisée, la synthèse est impossible. D’éminents historiens l’ont encore rappelé dans une déclaration publiée en 2005.

Liberté pour l’Histoire

Emus par les interventions politiques de plus en plus fréquentes dans l’appréciation des événements du passé et par les procédures judiciaires touchant des historiens et des penseurs, nous tenons à rappeler les principes suivants :


  • L’histoire n’est pas une religion. L’historien n’accepte aucun dogme, ne respecte aucun interdit, ne connaît pas de tabous. Il peut être dérangeant.
  • L’histoire n’est pas la morale. L’historien n’a pas pour rôle d’exalter ou de condamner, il explique.
  • L’histoire n’est pas l’esclave de l’actualité. L’historien ne plaque pas sur le passé des schémas idéologiques contemporains et n’introduit pas dans les événements d’autrefois la sensibilité d’aujourd’hui.
  • L’histoire n’est pas la mémoire. L’historien, dans une démarche scientifique, recueille les souvenirs des hommes, les compare entre eux, les confronte aux documents, aux objets, aux traces, et établit les faits. L’histoire tient compte de la mémoire, elle ne s’y réduit pas.
  • L’histoire n’est pas un objet juridique. Dans un Etat libre, il n’appartient ni au Parlement ni à l’autorité judiciaire de définir la vérité historique. La politique de l’Etat, même animée des meilleures intentions, n’est pas la politique de l’histoire.


C’est en violation de ces principes que des articles de lois successives notamment lois du 13 juillet 1990, du 29 janvier 2001, du 21 mai 2001, du 23 février 2005 ont restreint la liberté de l’historien, lui ont dit, sous peine de sanctions, ce qu’il doit chercher et ce qu’il doit trouver, lui ont prescrit des méthodes et posé des limites.

Nous demandons l’abrogation de ces dispositions législatives indignes d’un régime démocratique.

Jean-Pierre Azéma, Elisabeth Badinter, Jean-Jacques Becker, Françoise Chandernagor, Alain Decaux, Marc Ferro, Jacques Julliard, Jean Leclant, Pierre Milza, Pierre Nora, Mona Ozouf, Jean-Claude Perrot, Antoine Prost, René Rémond, Maurice Vaïsse, Jean-Pierre Vernant, Paul Veyne, Pierre Vidal-Naquet et Michel Winock

(Source : communiqué de l’Agence France Presse du 12 décembre 2005, publié par Libération du 13 décembre 2005)


BOCAGE INFO - Dépêche No 292/2022

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