Mémoires de VR — Introduction
14/11/2022
Introduction
Prison d’Édimbourg, 14 novembre 2022, deux heures du matin.
J’entreprends la rédaction de mes mémoires. Pourquoi cette décision ? Parce qu’après mon arrestation, voilà quatre jours par les autorités écossaises, je ne nourris aucune illusion : les autorités françaises qui, le 25 juin 2021, ont lancé un mandat d’arrêt européen à mon encontre, obtiendront mon extradition. Revenu en France, je purgerai plusieurs peines de prison ferme pour « contestation de crimes contre l’humanité ». Au total, ces peines dépassent les 24 mois. S’y ajouteront sans doute d’autres condamnations pour le même motif, car depuis mon exil en Grande-Bretagne, en juin 2015, j’ai publié de nombreuses vidéos révisionnistes susceptibles de tomber sous le coup de la loi Gayssot. Plusieurs ne sont pas prescrites, soit qu’elles aient été publiées il y a moins d’un an, soit qu’elles fassent déjà l’objet de poursuites. Par conséquent, je m’attends à rester en prison cinq ans, voire davantage.
Je ne regrette rien. Mon nouveau livre sur Oradour, Le Cri des victimes, devrait paraître dans les prochains jours. Sachant qu’il s’agit d’un livre « historiquement incorrect », mon extradition et ma mise en prison constituent des arguments promotionnels de premier ordre — je dirais même, inespéré. Cet ouvrage est l’œuvre de ma vie, car il s’agit d’un travail original, unique. Certes, en tant que révisionniste, j’aurais encore des choses à dire sur la question des chambres à gaz homicides et sur la déportation en général. Mais mon site et mon blogue diffusent 90 % à 95 % de mes travaux sur ces sujets. De plus, les ouvrages de Carlo Mattogno, Jürgen Graf, Germar Rudolf et Thomas Kues constituent une mine d’arguments irremplaçable. Je n’ai jamais eu la prétention de les égaler. Ces livres parus dans la collection « Holocaust handbooks » fondent le révisionnisme historique stricto sensu. Ils attendent les traducteurs qui les rendront accessibles au public francophone.
Voilà pourquoi, désormais privé de ma documentation, j’ai décidé de rédiger mes mémoires. Outre la narration d’anecdotes truculentes qui ont rempli ma vie agitée, on y trouvera mes explications sur les origines du militantisme qui m’a conduit en prison.
Mon engagement révisionniste s’explique en grande partie par mon enfance et mon adolescence. Elles auraient pu me porter au nihilisme et à l’auto-destruction. Pourquoi ai-je préféré la voie de l’idéalisme et du don de ma personne à une cause que je crois noble ? La réponse pourra profiter à d’autres qui, eux aussi, auront connu des jeunesses difficiles, quelles qu’en soient les raisons. J’ajoute que mon engagement révisionniste m’a valu beaucoup d’épreuves, tant sur le terrain judiciaire que dans ma vie familiale et professionnelle. Loin de m’avoir aigri ni rempli de haine, ces épreuves ont au contraire contribué à me rendre plus sage, donc plus apaisé. Comment ai-je pu déjouer le piège — car il s’agit d’un piège — qui consiste à reporter toutes les fautes sur l’extérieur (les parents, les proches, les circonstances, les adversaires…) afin de justifier ses colères ? Le piège est d’autant plus dangereux que, dans un premier temps, la justification des colères semble apaisante. Rapidement toutefois, on se trouve englué dans une mélasse de sentiments négatifs qui nous rongent jusqu’à, parfois, nous détruire.
Comment, donc, ai-je pu déjouer cet écueil ? La réponse me paraît capitale, car elle pourra aider celles et ceux qui, dans leur vie, vivront des épreuves douloureuses, y compris dans des contextes très différents du mien. On l’aura compris, je ne rédige pas ces mémoires pour le plaisir de m’exposer, mais pour apporter quelque chose à mes lecteurs. En définitive, ces mémoires s’inscrivent dans ma mission révisionniste, une mission qui consiste à donner des réponses aux autres. D’où ma volonté de ne rien cacher, y compris les événements qui plaident en ma défaveur. En effet, une histoire véridique est bien plus riche d’enseignements qu’un plaidoyer pro domo ou — pire — qu’un roman bâti pour son avantage.
Mémoires de VR — Chapitre I: Un clin d’œil de la Providence (1)
10/12/2022
C’était au début des années 1980, je devais avoir onze ou douze ans. En cette fin d’après-midi, je jouais au Subbuteo (jeu de football miniature) dans ma chambre. La radio était allumée. J’écoutais distraitement Europe 1 ou RTL, très probablement une émission de variétés du genre « Top 50 ». Vint le journal radiophonique. Je n’appréciais guère cette interruption de l’émission pour parler d’événements qui ne m’intéressaient absolument pas. Le monde des adultes n’était pas le mine.
Du journal, je ne me rappelle donc rien, à l’exception des propos d’un homme interrogé. Pourquoi l’avait-il était ? Mystère. Qui était-il ? Je l’ignore puisque je n’écoutais pas ; tout au plus entendais-je. Toutefois, ces propos se gravèrent dans ma mémoire : « Je ne crois pas aux chambres à gaz, dit-il, je n’y crois absolument pas. »
À l’époque, j’ignorais tout du « problème des chambres à gaz ». Certes, en 1979, la télévision française avait diffusé la série « Holocauste », mais à la maison, on ne l’avait pas regardé. On n’en avait pas parlé non plus. À l’école, une camarade de classe, Corinne Lepauvre, nous avait expliqué que les « nazis » tuaient les gens (je ne me souviens pas qu’on ait parlé de juifs) en les brûlant vivants dans des fours. Je pensais donc que l’Holocauste avait été perpétré dans des fours géants. C’était tout. J’ajoute donc que mon père ne lisait pas Le Monde et que je n’avais jamais entendu parler de l’« affaire Faurisson ». Si donc, on m’en avait parlé, si l’on m’avait précisé que ce professeur contestait l’existence des « chambres à gaz », j’aurais répondu : « les chambres à gaz ? C’est quoi, ça ? »
Et pourtant, les propos entendus alors que je manipulais mes joueurs de football miniatures se gavèrent profondément dans ma mémoire. Sans conséquence, tout d’abord : le soir, je n’ai pas demandé à mes parents ce qu’était les « chambres à gaz ». Dans les années qui suivirent, je me suis intéressé aux OVNI et aux expériences de mort imminente (EMI), mais pas à l’Holocauste.
Bien plus tard, j’ai interrogé Henri Roques, le professeur Faurisson et bien d’autres révisionnistes de la première heure afin de découvrir l’identité de l’homme que j’avais entendu. Aucun n’a pu me répondre. Personne n’avait eu connaissance d’une telle intervention sur les ondes d’Europe 1 ou de RTL. Aujourd’hui encore, mon souvenir reste un mystère. Pourtant, je sais n’avoir ni rêvé ni forgé un faux souvenir. Alors pourquoi ? Pourquoi parmi les innombrables propos que j’ai entendus lors des journaux radiophoniques, seules ces paroles m’ont-elles frappé au point de rester à jamais gravées dans ma mémoire ? J’y vois un clin d’œil de la Providence. En ce début des années 1980, elle m’avait averti que le révisionnisme serait ma mission de vie, donc que je ne devais jamais abandonner le combat commencé par le professeur Faurisson.
Mémoires de VR — Chapitre I: Un clin d’œil de la Providence (2)
11/12/2022
On m’objectera que l’invocation de la Providence est irrationnelle. Je répondrai en invoquant Philippe Guillemand. Physicien de formation (diplômé de Centrale Paris), il explique que le temps est un produit de la conscience humaine. Dans la « réalité ultime », tout existe dans un éternel présent. Par conséquent, ce que nous appelons le futur existe déjà, et cela même si nous restons maîtres de nos actions, donc responsables de notre destin1. Ainsi explique-t-il l’existence d’« échos du futur » qui peuvent se manifester sous la forme de prémonitions ou de rêves qui montrent l’avenir. Dans mon cas, je suis persuadé que les propos entendus alors que je jouais au Subbuteo correspondaient à mon destin déjà réalisé dans l’éternel présent, d’où leur résonance dans mon esprit lorsque je les ai entendus. La Providence m’avertissait que ma vie serait consacrée à un combat très difficile, donc susceptible de provoquer chez moi un découragement qui me conduirait à abandonner. Le professeur Faurisson répétait : « quand j’entends quelqu’un contester l’existence des chambres à gaz, je prends ma pendule. » Comprenez ; je mesure le temps qu’il tiendra avant de reculer, d’abandonner, voir de se renier. Il n’y a là rien d’étonnant ou d’humiliant. En effet, celui ou celle qui pénètre sur le terrain du révisionnisme subit des pressions très fortes : sa tranquillité, sa réputation, sa vie professionnelle et familiale sont alors menacées. Peuvent s’y ajouter des tracas judiciaires qui mettent en danger sa fortune, voire sa liberté. C’est vrai en France, pays qui, comme d’autres, s’est doté d’une loi antirévisionniste qui prévoit de lourdes peines d’amende et de la prison ferme (jusqu’à un an).
Voilà pourquoi, lorsqu’en 1990, j’ai connu mes premiers ennuis judiciaires et académiques, le professeur Faurisson prit sa pendule ; mais au cadran, les aiguilles tournèrent sans que j’abandonne, car dix ans plus tôt la Providence m’avait adressé un clin d’œil, ces propos gravés dans ma mémoire, pour me dire : « tu vois, c’était écrit. »
Toutefois, elle ne s’était pas contentée de ce signe. Elle m’avait préparé au militantisme en me faisant vivre une enfance et une adolescence difficile sous certains aspects, qui feraient de moi une personne marginale. Certains n’apprécient guère ce qualificatif, car il est susceptible de vous présenter comme un individu un peu fou. Sans doute, mais « marginal » signifie d’abord « hors norme ». Or seul un être « hors norme » peut accepter de perdre sa tranquillité, son travail, voire sa famille, surtout si ses diplômes lui permettent d’espérer une vie honorable. Si, comme la grande majorité, j’avais tenu par-dessus tout à la vie de tranquillité qu’un pays riche et en paix m’offrait, à la carrière professionnelle que mes diplômes me permettaient d’espérer, à la famille que j’avais fondée et à la liberté garantie sous nos latitudes aux citoyens placides, alors je ne serais jamais devenu un révisionniste militant et persévérant. Au contraire, j’aurais rapidement abandonné. Tel était d’ailleurs l’objectif de mes adversaires lorsqu’ils portèrent les premiers coups : ils espéraient me voir reculer et me taire, non pas après m’avoir convaincu de mon erreur par la discussion, mais sous la menace de tout perdre. Pour tenir, il me fallait donc accepter d’avance cette éventualité.
Le caractère « hors norme » des révisionnistes ne démontre pas que leur combat serait une folie intellectuelle ; il démontre, en revanche, que leurs adversaires usent contre eux de méthodes impitoyables, sans aucun rapport avec la confrontation loyale et dépassionnée qui devrait être de mise. Voilà pourquoi face à eux, la Providence suscite des individus « hors norme » : ce sont les seuls qui peuvent encaisser les coups très rudes des antirévisionnistes. À 53 ans, j’ai tout perdu et je suis en prison. Pourtant, je persiste. Qui, autre qu’un individu « hors norme », le pourrait ?
Comment la Providence me fit-elle devenir ce « marginal » ? Les chapitres suivants répondront.
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